Voilà plus d'un semestre que les titulaires de compte courant postal (CCP) attendent l'arrivée de leurs chéquiers, pour lequel chacun a déposé une demande en bonne et due forme. Une attente jamais arrivée auparavant, même du temps du centre des chèques postaux d'Alger. Même à cette époque là (alors que les moyens technologiques étaient peu performants) les chéquiers parvenaient à ceux qui en faisaient la demande dans des temps appréciables. C'est à penser que la décentralisation de l'administration, dans certains cas, n'a guère facilité les choses. Du jamais vu ! Questionnés au sujet du retard dans la délivrance des chéquiers, les préposés aux guichets de la poste centrale de Mostaganem n'on su que répondre. La seule réponse que l'un deux a cru bon nous donner est la suivante : « il faut patienter » et d'ajouter « machi men andna », ce qui veut dire ou supposer : ça ne vient pas de nous. Mais qui est donc responsable de cette fâcheuse situation qui n'arrange guère les petites gens aux petits salaires et « misérable » pensions de retraites ? Pour remédier à cette malencontreuse situation, devenue plus qu'insupportable pour les titulaires de C.C.P, l'administration d'Algérie poste a mis à la disposition de sa clientèle un formulaire dit: chèque secours. Ce procédé permet au titulaire de CCP de retirer seulement la somme de 20.000 dinars. Au-delà de cette somme, jusqu'à concurrence de 200.000 dinars, le titulaire de CCP doit présenter sa carte nationale d'identité, à laquelle il devra joindre une photocopie légalisée de celle-ci. De même qu'il devra présenter sa carte magnétique DAB, nous a-t-on fait savoir. Dans cette pratique il y a lieu de relever un certain amalgame. Dès lors que la titulaire d'un CCP présente sa pièce d'identité pour effectuer un retrait pourquoi lui est-il demandé de joindre au chèque la photocopie de celle-ci ? C'est à croire que la pièce d'identité à elle seule ne suffit pas pour identifier la personne. D'autres problèmes sont à signaler à savoir : les longues files devant chaque guichet, la lenteur de certains (es) opérateurs et les soi disant pannes d'ordinateurs. Une personne que nous avons approchée nous a dit : « une fois j'ai fait la queue de 9h à 15h30.» « Il y avait des files jusqu'à la sortie de la poste », nous confie un retraité. Pour ce qui est de la panne, dont parlent aussi bien les opérateurs que certains titulaires de CCP, il ne s'agit rien d'autre que d'une interruption momentanée de la connection qui se traduit par cette phrase devenue courante dans la bouche des opérateurs à savoir : par : « El Machina rahi habsa ». Qui voudrait dire que la machine (l'ordinaire) est à l'arrêt. Une réponse tout à fait banale face à un problème qui ne trouve pas de solution. Ces fréquentes interruptions de connections agacent les clients obligés d'attendre des heures entières. Ces derniers citent en outre les interventions des agents de la poste qui remettent à leurs collègues opérateurs des chèques d'amis, de proches ou de voisins sous les yeux des clients qui attendent depuis des heures leur tour… Ce sont ces interventions qui retardent les opérations et font durer les attentes des clients. Un autre retraité, la soixantaine passée, nous confie : « autrefois les chéquiers nous parvenaient dans des délais raisonnables et contenaient 25 chèques. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. » Et d'ajouter « et pourtant il n'y avait qu'un seul centre de chèques postaux pour tout le territoire national. » Que dire aussi des avis de débit qui ne sont pas transmis après chaque opération de crédit ou de débit comme ce fut par le passé ? L'avis de débit permet au titulaire du CCP de contrôler ses avoirs sans avoir à recourir aux demandes d'avoir. Il y a lieu de signaler, par ailleurs, que parmi les titulaires de compte postal il y a des personnes âgées, des malades chroniques et des mères de familles qui ne peuvent attendre trop longtemps. Autant de problèmes que les responsables devraient prendre en considération pour remédier à la situation. Les solutions existent bien quelque part…