Oran veut offrir à ses visiteurs attendus dans le cadre de la conférence internationale GNL 16, tous les aspects d'une cité moderne ouverte au progrès et à l'avenir. Ville en perpétuelle transformation. ! Des chantiers sont en activité, le revêtement de la chaussée du 4ème Périphérique, est un fait nouveau. Juste avant l'arrivée du Président de la République, un revêtement a été réalisé. Des arbres plantés en urgence. Il faut que Wahran devienne vraiment Bahia, nous dira un cadre de la Wilaya qui fait la tournée d'inspection. Tous est concentré sur la zone de la Cité Djamel, le rond point et aussi celui du ‘'Bahia'' et l'auto route en direction de l'Aéroport de la Senia.Des efforts sont déployés, nous rappellent la période d'avant la visite du Président Français Jacques Chirac à Oran.Certaines façades d'immeubles situés au boulevard Maâta Mohamed El Habibi, retapés, mais uniquement de l'extérieur, alors qu'à l'intérieur leur situation laisse à désirer. En effet, et cela mériterait une étude plus rigoureuse, pour sortir du cadre « Ya lemzaouek men barra ouach halek min dakhel ». Certes, les Oranais, veulent accueillir leurs hôtes, dans une ville déjà renommée mondialement dans le passé, Wahran El Bahia ou le petit Paris. Seulement, sommes nous capable de relever le défi et rattraper le grand retard dans l'entretien de toutes les infrastructures, d'Oran, ses ruelles, ces quartiers, ces immeubles qui sont d'une architecture incomparable, son site du Murdjadjou, sa Belvédère lieu de rencontre de tous les artistes de l'Oranie. Revoir l'état des chaussées, des routes, réviser le nombre exorbitant des ralentisseurs (dos-d'ânes) installés d'une manière anarchique, remettre à niveau ses regards transformés en nid de poule au milieu des chaussées. Redonner à la place du 1er Novembre 1954, son vrai visage d'antan. Remettre à l'heure ses pendules et son journal lumineux qui n'a jamais réussi à activer convenablement. Analyser le phénomène qui a fait disparaître les enseignes des locaux commerciaux, entre outre domestiquer ses bus pour le respect des usagers.. Tout les Oranais s'accordent à dire qu'Oran, n'est plus ‘'Bahia'' atteints de la nostalgie d'un passé, qui a favorisé cette ville au point de la désigner du petit Paris. Les Oranais se sont retrouvés marginalisés par le défilé de certains walis qui n'étaient en réalité que « Walou » par des Mouhafeds du Hizb, par certains maires incompétents et chefs de Daïra insouciants. Et surtout par la passivité de certains Ouled Wahran qui n'hésitaient pas à se vanter ou à s'auto proclamer des responsables, des Moudjahidine, de tous, sauf de défendre Wahran des rapaces, qu'ils l'avaient transformé en fonds de commerce et se sont accaparés des droits des Oranais dans le logement, dans les lots de terrain et dans le travail. Ils ont salis Oran, bafoué son patrimoine culturel, aussi ils avaient encouragé le raï et les danseuses du ventre et la prostitution. Ils ont profané ses Saints Soufis, Sidi Houari, Sidi El Hasni, Sidi Blal, Sidi Senoussi, Sidi el Bachir, Sidi M'hamed, Sidi Leghrib. Le Président de la République lors de sa visite à Oran, n'a pas hésité à dire sa fameuse phrase : « Wahran, pendant 20 ans elle prenait le bâton ». A Oran, en conclusion on peut dire que des choses ont été réalisées certes. Mais beaucoup d'autres peuvent encore et doivent être réalisées et restent à faire. WAHRAN N'EST PAS UNE SIMPLE VILLE MAIS UNE VILLE D'ART ET D'HISTOIRE C'est dans l'hôtel »Métropole » connu aussi de « hôtel de la paix »que séjourna le sinistre Napoléon III en mai 1885 nous apprendra Mr Sadek Benkada. Cette bâtisse qui formait un carre parfait, dans laquelle est situé cet hôtel séparant la place ex Kléber et la place de la République, c'est aussi dans la partie de ce bâtiment formant la façade sud de la place qu'est installé le siège de la première Préfecture d'Oran, dont la construction s'achève sur la place ex Kléber, à la jonction des boulevards ex Malakoff et ex Oudinot. Dans les caves qui se trouvent sous l'hôtel, on pouvait encore voir les restes du « Moulin de Canastel »construit jadis sur les rives de Oued R'hi vers le milieu de sa façade longeant la rue ex Charles Quint Haute, existe de nos jours un étroit couloir en pente raide où on voit l'ancien escalier qui aboutissait au moulin ainsi que la bande cimentée sur laquelle on faisait glisser les sacs de blé pour les emmagasiner, nous dira Mr Sadek Benkada un chercheur historien d'El Bahia. A signaler que ces façades sont encore bien conservées. L'édifice qui a été entièrement rénové par l'OPGI d'Oran n'a pas été encore classé « Tambour San José » qui est un monument classé, situé à la rue Sidi Brahim Tazi, ex rue des jardins est en bon état de conservation, en dehors de la porte qui a subi des actes de vandalisme en 1989. « A l'origine nous rappelle le chercheur, c'était un corps de garde construit à cet endroit, et ce, pour surveiller la porte de Tlemcen. Il constituait aussi l'entrée d'un important réseau de sous-terrains comme nous l'apprend la longue inscription de 1737. Toutefois, le blason qui surmonte l'entrée est daté de 1738 » En 1925, ce monument fut occupé par la fanfare des « Amis Réunis », une association de préparation militaire. Entre 1968 et 1973, il fut loué par la municipalité de la ville à un particulier sous forme de concession pour la culture de champignons, sous l'appellation de la « champignonnière du ravin de Ras-El-Aïn ». Alors que le Monument le plus fréquenté dans le « vieil Oran », reste incontestablement le siège de Sidi El Houari, Saint-Patron de la ville. La date de son classement remonte au 29 décembre 1906, bien conservé. Mais la coupole fut modifiée, suite à sa destruction par une bombe artisanale de feu des canons espagnol Un autre monument lié à l'histoire concerne le mausolée de Sidi El Bachir Benyehia, au quartier dit Plateau, il a été élevé, en 1792, au milieu du cimetière « Sidi El Bachir », qui fut élevé en 1868. Oran devenue triste. Oran subit son premier choc depuis les débuts des années quatre-vingt. Le Boulevard Emir AEK et celui de Larbi Ben Mhidi ont perdu leur charme d'antan, ainsi que la place du 1er Novembre (Place d'Armes), cette dernière a perdu son prestige, depuis qu'un Maire de la ville l'a transformée négativement, il a voulu installer un jet d'eau, qu'il n'a jamais servi convenablement depuis le début des années soixante dix.. Oran avait permis à des milliers de personnes, de tous les âges et de toutes les conditions de trouver la joie auprès du touriste qui visitait leur ville. Malheureusement tout de suite après, elle fut envahie par les Trabendistes de tous bords qui étaient pressés de devenir riches ou riches pressés, de découvrir les secrets d'une cité aux charmes abondants. L'Oranais était la vache à traire, on venait de l'extrême Est du pays et de l'extrême Sud, pour s'accaparer des logements, des lots de terrain et des avantages que l'Etat a réservé aux Oranais durant les années quatre-vingt Oran El Bahia rendu « centre commercial » par les affairistes, et à leur profit. Ils sont venus de loin pour ouvrir le commerce ici et là transformant des quartiers résidentiels en Souk. La concurrence ne gène personne d'entre eux, et personne ne prête attention, les prix s'inscrivent docilement à une mercuriale qui se refuse aux lois économiques universellement admises. L'informel tient le haut et le bas du pavé. Il n'a pas d'espace codifié. Oran est devenue allergique à la norme. La ville oublie à dessein ses contrastes, ses contradictions et ses inégalités parce qu'elle s'est totalement investie dans ses allés marchandes qui ont pris plusieurs coins de la ville comme otage, et ses certains commerçants qui se sont emparés de toutes les formules attrape-nigauds. Les barrons de l'opportunité commerciale et les intermédiaires chevronnés : chevaliers zélés, soldats consciencieux du « devoir » envers le maître. Envers la marâtre du « ched-med » Oran, ne s'embarrasse presque jamais d'états d'âme. Elle gère ses citoyens de service, ses esclaves consentants, ses seigneurs de la contrefaçon verbale.. Oran, pour ces arrivistes est le lieux du plaisir, du raï, des filles de joie de la gasba des cheikhates, des cabarets et boites de nuit.. Mais pour ses siens Wahran est le Petit Paris, la ville des cultures multiples, des arts, de la tranquillité perdue, du respect des ses habitants, de leur degré d'intelligence, de la propreté et de l'hygiène aussi perdus .De ses Maîtres du Melhoune de la poésie populaire, des chouyoukh et de la Chanson typiquement Oranaise. De Wahbi, Blaoui, Saber, Benzerga, Karim Houari, Hadjouti Bouâlem, Abdelkader Ould L'aïd, Guendouz Ould Benaouda, Bensmir, Ezzine, Tayebi, Ahmed Saïdi, Malika Neddah, Jahida, de ses fantaisistes Benchaâ, Kahlaoui, Hamidouche, Hdidouan, H'mimiche En ces temps maussades, Oran est désemparée. Son Royaume d'antan s'est écroulé, ses enfants ne font plus du poids avec les arrivistes. Elle attend toujours des jours meilleurs.