La question des dettes de la CNAN est l'autre souci du ministère des Transports, qui réfléchit à des solutions alternatives, comme des prises de participation des créanciers de Cnan-group. Quant aux deux filiales du groupe, Cnan Nord et Cnan-Med, elles seront en principe intégrées au groupe Gatma dans le cadre d'une vaste réorganisation du secteur des transports maritime que terrestre. Lors de son passage mercredi dernier sur les ondes de la radio chaîne 1, le directeur général de la Marine marchande, Mohamed Benboushaki, a confirmé que la CNAN sera bien dissoute. Selon lui, cette décision a été déjà prise en 2015 par le Conseil des Participations de l'Etat. En effet, les dettes de la CNAN, considérés comme un grand fardeau pour le ministère des Transports, ont été la cause principale de la dissolution de la CNAN. Selon l'intervenant, les deux filiales du groupe CNAN, seront intégrées au groupe Gatma dans le cadre d'une vaste réorganisation du secteur des transports maritime. Mohamed Benboushaki a expliqué que ‘'cette opération est complexe, organiquement, on ne peut continuer de faire double emploi'', avec un groupe CNAN et un groupe Gatma. Le ministère des Transports a mis en place, en février dernier, quatre groupes, celui des services portuaires (Serport), du transport maritime (Gatma), de Transports de marchandises et logistique (Logitrans) et des transports terrestres de voyageurs (Transtev). Ces groupes remplacent les trois Sociétés de gestion des participations de l'Etat du secteur (Sogeport, Gestramar et Fibder). Historiquement, la flotte de la CNAN est présentée comme leader algérien des transports de marchandise, elle gérait pratiquement les 80% du commerce extérieur de l'Algérie dans les années 1980, avec les Tablat, Timimoun, Blida, Sétif 2, Batna, Ibn Sina ou les Touggourt et autres Zaccar. Trente-six ans après, il ne reste qu'une dizaine de cargos, et la tendance est inversée : 80 % du commerce extérieur algérien sont assurés par des navires étrangers. Le pavillon national a été éclaboussé au début des années 2000 par un scandale de ventes de navires ‘'en bon état'' du groupe et des supposées malversations des dirigeants de la CNAN, dont deux ex-PDG et 21 cadres de l'entreprise accusés pour ''dilapidation des deniers publics'', ''corruption'', ''trafic d'influence'', ''violation de la réglementation relative aux mouvements de capitaux de et vers l'étranger'' avait précipité la faillite de la CNAN.