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Revoir l'actuelle politique industrielle de l'Algérie fondée sur une nouvelle gouvernance, l'économie du savoir et de la rentabilité

Selon l'avis de la majorité d'analystes internationaux et de rapports reçus d'experts algériens travaillant sur ce sujet dans de grands laboratoires ou firmes, 'actuelle politique industrielle, sans cohérence, conduit à terme le pays droit au mur - endettement/dépendance (ratio de balance devises et technologique) et le risque de faillites à terme. Il y a urgence que les autorités politiques la corrigent impérativement, ne pouvant continuer dans cette trajectoire.
1- Qu'es ce que le transfert de technologie ?
Selon l'OMPI (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle « le transfert technologique est le processus désignant le transfert formel à l'industrie de découvertes résultant de la recherche universitaire et la commercialisation de ces découvertes sous la forme de nouveaux produits et services » [Pour la recherche académique, le transfert de technologie est une opération qui consiste à transmettre les connaissances issues d'une recherche, formalisées ou non sous forme de brevet(s) ou de droits de propriété déposés, à un autre centre de recherche, public ou privé, destiné à les poursuivre à des fins de développement industriel ; ou à transformer la recherche en innovation industrielle, en cédant ses découvertes à une société de droit public ou privé. Si l'on se limite à l'industrie, un transfert de technologie consiste à vendre, par contrat, à un acquéreur, les droits d'utilisation d'une technique, d'un procédé, d'un produit (biens marchands) dont on est propriétaire, ainsi que le savoir-faire nécessaire à sa production industrielle. Le propriétaire de la technologie reste donc propriétaire, et l'acquéreur est contractuellement limité à un marché (limites géographiques, type de clientèle, volumes, par exemple) et soumis à des contraintes de diffusion (l'acquéreur ne peut pas lui même transférer la technologie). Comme on ne doit pas confondre un transfert de technologie avec une cession de licence, le transfert de technologie incluant la communication d'un savoir faire adapté au contexte de l'acquéreur. Quelles sont les différentes formes de transfert de technologie ? Nous pouvons classer cela en différentes formes d'ailleurs souvent complémentaires. D'abord, la diffusion des connaissances, parfois nommée diffusion et transfert de connaissances, qui est une discipline pratiquée par les centres de recherche à des fins d'information des organismes publics, des entreprises. Cette diffusion est pratiquée lors de congrès, par des publications constituant une des sources d'information de la veille technologique, veille qui permet de surveiller l'évolution des connaissances, du savoir-faire, de la faisabilité et des inventions dans un domaine et ses environnements de développement. Mais à proprement parler la veille technologique n'est pas un transfert de technologie mais facilite le transfert. Vient par la suite le siphonage technologique qui consiste à déterrer les projets somnolents dans les laboratoires de recherche, les universités, qui n'ont pas trouvé de débouchés industriels, pour les promouvoir à fin de créations d'entreprises. Une autre méthode de transfert souvent utilisé dans l'industrie pour faciliter la maîtrise du savoir faire est le recrutement des cadres et des spécialistes d'une technologie. C'est une des activités des chasseurs de têtes, des cabinets de recrutement ou parfois cela débouche sur l'espionnage industriel si les bénéficiaires des informations savent les exploiter. Il n'y a pas véritablement de phase de formation, sauf si la transmission d'informations comprend des éléments didactiques. Egalement on peut citer comme facilité de transfert dans une première phase la rétro-ingénierie appliquée dans l'enseignement technique, la contrefaçon ou piratage (souvent prohibée selon les clauses de l'OMC qui a introduit la protection de la propriété intellectuelle qui consiste à la base en une copie débouchant parfois sur une acquisition du savoir faire, par la méthode des tâtonnements. Enfin, nous avons le transfert partiel de technologie à travers la licence de production accordée à l'acquéreur mais exclut certaines technologies (la protection du secret d'un savoir-faire).
2.- la maitrise du savoir élément fondamental du transfert de technologie
Le bon management a besoin de connaissances et de compétences (le Knowledge Management) qui est stratégique tant pour le gouvernement, toutes les institutions que pour les entreprises. Le management des connaissances s'appuie sur les leviers de succès, les connaissances incorporées dans les produits et services, les connaissances et compétences humaines (le capital humain), les connaissances contenues dans les processus de la mémoire organisationnelle, de la mémoire transactionnelle et enfin les connaissances en tant que biens immatériels (capital intellectuel). Face à la pression de la concurrence par l'innovation, au développement de produits sur-mesure et de technologies de plus en plus complexes, à la production de services de plus en plus personnalisés, le travail demandé aux salariés n'a plus rien d'immédiat. De plus en plus, les directions d'entreprises demandent aux salariés de produire la connaissance de leur propre travail. Cette production de connaissances repose sur des formes d'engagement et d'implication qui font jouer un rôle central à l'initiative, à l'intuition, aux jugements,( la fameuse boite à outils japonaises source d'innovation par le collectif des travailleurs ) mais aussi aux capacités des individus et plus largement aux "savoirs sociaux" Comme le note avec pertinence le sociologue Ian Vásquez, je cite : « cela s'inscrit dans le cadre de la dynamique historique du capitalisme. Les "savoirs sociaux" sapent les bases technologiques, organisationnelles et institutionnelles du capitalisme industriel en opérant de l'intérieur une ouverture radicale de la propriété à des formes sociales d'organisation et de gestion de la production plus ouvertes, plus libres et plus épanouissantes. Cette ouverture traduit la nécessaire rupture avec les formes de gouvernance centralisées, disciplinaires et mutilantes héritées de l'ère fordienne. » Aussi, le capital se socialise dans différents dispositifs techno-organisationnels influant dans le rapport des individus au travail. Cependant les enquêtes montrent clairement que cette extension des savoirs sociaux s'accompagne de nouvelles formes de segmentation, qualifiés/non qualifiés ; mobiles/immobiles ; jeunes/vieux ; homme/femme et d'un partage des activités et services qui deviennent de plus en plus marchands (délocalisation avec l'informatique en Inde, l'électronique au Japon, Corée du Sud ect)..... Cette approche socio- culturelle qui rend compte de la complexité de nos sociétés dont le transfert de technologie en est l'aspect apparent doit beaucoup aux importants travaux sous l'angle de l'approche de l'anthropologie économique de l'économiste indien Nobel Amartya SEN où d'ailleurs selon cet auteur il ne peut y avoir de développement durable sans l'instauration de l'économie de marché concurrentielle et d'une véritable démocratie , qui seule permet à la fois la tolérance, la confrontation des idées contradictoires utiles et donc l'épanouissement des énergies créatrices. Cependant, il s'agit de ne pas confondre Etat de droit et démocratie et vouloir plaquer des schémas importés sur certaines structures sociales. L'enseignement universel que l'on peut retirer de l'Occident- est qu'il n'existe pas de modèle universel. Cependant lorsque le droit ne fonctionne pas, rien d'autre ne fonctionne avec les risques d'autoritarisme et d'abus qui pénalisent surtout les couches les plus défavorisées. Le droit de la propriété est essentiel et l'intégration de la sphère informelle est cruciale si on veut créer une économie de marché et l'Etat de droit qui, pour le moment, n'existe pas dans la plupart des pays du Tiers Monde. C'est que nous avons assisté à une économie de marché, un Etat de droit c'est-à-dire le respect des règles mais pas de démocratie au départ en Amérique Latine et celle du Chili, venue à travers Pinochet. Il en est de même à Singapour ou en Corée du Sud. Mais je ne crois pas que cette construction soit soutenable à travers le temps sans la démocratie. Car elle ne pourra durer du fait, qu'avec le temps, cette dynamique engendrera de nouvelles forces sociales avec de nouvelles exigences donc plus de liberté et de participation à la gestion de la Cité. Et la seule façon de se maintenir au temps d'une économie qui change continuellement, c'est d'avoir une relation avec l'environnement national et international, c'est-à-dire mettre en place progressivement les mécanismes véritablement démocratiques qui ont un impact sur l'accumulation des connaissances internes.
3.- Lien dialectique entre transfert de technologie et la culture
La culture nationale n'étant pas figée, mais évolutive fortement marquée par l'ouverture de la société sur l'environnement englobant l'ensemble des valeurs, est un constituant essentiel de la culture de gouvernement et d'entreprise et facteur du transfert technologique. Les expériences réussies du Japon, des pays émergents comme la Chine et l'Inde montrent que l'on peut assimiler la technologie sans renier sa culture. D'ailleurs, le transfert est favorisé lorsqu'il existe une meilleure compréhension des valeurs convergentes et divergentes qui s'établissent entre deux groupes et vouloir imposer ses propres valeurs, c'est établir une relation de domination qui limite le transfert. Aussi, la culture d'entreprise par exemple, est un sous-produit de la culture nationale et par conséquent un ensemble de valeurs, de mythes, de rites, de tabous et de signes partagés par la majorité des salariés et un élément essentiel pour expliquer les choix stratégiques en renforçant les valeurs communes :exemple , les règlements de conduite , les descriptifs des postes, ainsi que par le système de récompense et de sanctions adopté. Et ce pour que les salariés soient mobilisés, pour qu'ils s'identifient à leur entreprise et s'approprier son histoire. Tout cela facilite le transfert de technologie qui ne doit pas se limiter à l'aspect technique, mais également à la bonne gouvernance locale et centrale, aux facteurs managériaux, organisationnels et commerciaux ect.... . L'indice de développement humain ou IDH , plus fiable que l'indicateur utilisé, le PIB par habitant, développé en 1990 par l'économiste pakistanais Mahbub ul Haq et l'économiste indien, prix Nobel d'économie Amartya Sen traduit l'importance du développement humain qui est un indice composite calculé par la moyenne de trois indices, l' aspect ( A) qui quantifie la santé /longévité, le deuxième aspect (B), le savoir ou niveau d'éducation et le troisième aspect ( C) est le niveau de vie (logarithme du produit intérieur brut par habitant en parité de pouvoir d'achat), afin d'englober les éléments de la qualité de vie qui ne sont pas décrits par les deux premiers indices. Les enquêtes sur le terrain montrent en Algérie clairement la faiblesse du niveau scolaire, ayant plus de chance d'être chômeurs au fur et à mesure que l‘on gravite dans la hiérarchie scolaire, des sureffectifs dans les classes et amphithéâtres, des déperditions croissantes du primaire, secondaire au supérieur, une gestion défectueuse des établissements scolaires avec des bâtiments délabrés et un environnement sans âme. En ce qui concerne le système de santé, inclus également dans le calcul de l'indice, les rapports officiels font une analyse globale quantitative, loin des réalités, en ignorant des aspects qualitatifs fondamentaux. Bien qu'existe des compétences avérées, (mais est ce que le professeur de médecine a-t-il un réel pouvoir ?) la gestion du système de santé est défectueuse, bon nombre d'algériens prenant en charge souvent médicaments, couvertures, et nourriture). Paradoxalement certains à faibles revenus, se dirigent vers des cliniques privées n'ayant pas de relations de clientèles. D'une manière générale, à la lumière de toutes les expériences mondiales, il ne peut y avoir aucun développement durable sans la revalorisation de l'élite du pays dont les bienfaits sur toute société ne peuvent se faire sentir qu'à moyen et long terme loin des indicateurs économiques de court terme. A ce titre, il faudrait séparer nettement la sphère économique de l'administration et des services collectifs (relevant des outils de la rationalisation des choix budgétaires et non des indicateurs classiques de productivité valables uniquement pour l'entreprise), soumis certes à des logiques à la fois différentes mais complémentaires, le but étant de maximiser la fonction du bien être collectif de la population. Comment ne pas rappeler que les grands économistes classiques ont montré que le fondement de la création de plus value est le travail et l'intelligence, devant tenir compte en ce XXIème siècle de la quatrième révolution économique irréversible entre 2020/2030, avec l'avènement de la société de l'information , le monde étant devenu une maison de verre avec la révolution des télécommunications – Internet et de l'économie de la connaissance qui impose à l'économie algérienne (Etat et entreprises) tant son adaptation qu'une surveillance active de son environnement national et international
4.-Changement de cadre juridique et impact négatif sur le transfert technologique
Les changements d'organisation périodiques démobilisent les cadres du secteur économique public, et même les investisseurs locaux et étrangers montrant clairement la dominance de la démarche administrative et bureaucratique au détriment de la démarche opérationnelle économique assistant à un gaspillage des ressources financières et à un renforcement de la dynamique rentière et bloque tout transferts de technologie. Le blocage essentiel de l'investissement local et étranger est le terrorisme bureaucratique qui se nourrit du manque de visibilité et de cohérence dans la réforme globale. En effet, cette situation est imputable fondamentalement au manque de visibilité et de cohérence dans la démarche de la réforme globale (absence de consensus politique et neutralisation des rapports de force) n'ayant jamais abordé une manière claire le futur rôle de l'Etat face aux mutations tant internes qu'internationales. En effet , les enjeux futurs étant essentiellement économiques, base de tout pouvoir, et comme dans tous les pays en transition la société algérienne se trouve naturellement confrontée à deux tendances lourdes, avec au milieu une majorité « le marais » qui ne comprend pas les enjeux, qui seront entre 2017/2020/2025 essentiellement économiques, entre les acteurs défavorables et les acteurs favorables aux réformes d'où l'importance des dossiers éminemment politiques comme celui des hydrocarbures, lieu de la production de la rente, du système financier, lieu de distribution de la rente, et celui du partenariat-privatisation , couplé avec celui d'un système socio-éducatif performant ,lieu de la production de la plus value qui en dynamique engendrera de nouvelles forces sociales soit rétrogrades si l'on s'oriente vers un nouveau monopole privé, soit porteuses de progrès si l'on instaure une totale transparence pour une économie de marché véritablement concurrentielle. Aussi, la tendance rentière consiste à gérer le dossier des réformes selon une vision bureaucratique à partir d'injonctions administratives reposant sur des relais administratifs – le bureau, nécessaire dans toute société, mais à la différence des pays développés analysés par Max weber, étant un facteur bloquant qui participe pour plus de 60% au blocage de l'investissement utile. Cela se traduit objectivement auprès des observateurs nationaux et internationaux par un immobilisme, oubliant que le monde ne nous attend pas et que l'Algérie ne vit pas isolée et que les discours triomphalistes démagogiques sont sources de névrose collective. Le bilan dressé à partir des documents officiels, montre les limites de cette démarche qui peut conduire à un échec programmé, du fait que, pour masquer cet échec, l'on réalise des replâtrages organisationnels, des lois rarement appliquées , les réserves de change étant le résultat de facteurs exogènes et non du travail et de l'intelligence. En fait, cette démarche, sous l'apparence d'un slogan techniciste, sous-tend elle-même une vision politique et économique, reposant sur l'ancienne vision culturelle matérielle des années 1970/1980.
5.-Les défis futurs de l'Algérie : efficacité économique et cohésion sociale
Le défi futur est d'avoir une vision stratégique qui fait cruellement défaut donc s'inscrivant dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux ( sa place naturelle est dans l'espace africain et méditerranéen tout en n'oubliant pas le continent Afrique), l'Algérie étant liée par un Accord pour une zone de libre échange avec l'Europe, désirant adhérer à l'organisation mondiale du commerce(OMC) qui constituent un choix stratégique inscrit dans le programme du Président de la République et qui a un impact sur toute la future politique socio-économique horizon 2020. Evitons des analyses dans la précipitation en donnant un montant global cumulé de 7 milliards de dollars de pertes dues au dégrèvement tarifaire alors qu'il faille donner le montant année par année pour ne pas induire en erreur l'opinion publique. Certes, le manque à gagner en droits de douane, du fait de l'accord d'association (libre-échange) avec l'Union européenne (UE) pour l'année 2016, au cours de 110 dinars un euro sont évaluées à 1,27 milliard de dollars en 2015 et 1, 09 milliard de dollars en 2016. Outre la question qui se pose cette baisse de prix a atténué les prix à l'importation aux consommateurs que peut exporter l''Algérie en dehors des hydrocarbures qui représentent plus de 60% de ses exportations vers cette zone et idem vers l'Afrique au vu de la situation embryonnaire du secteur productif. Force est de constater qu'au moment où les entreprises mondiales , grandes et PMI/PME s'organisent en réseaux, correspondant à une phase historique où l'entreprise, se concentrant sur ses métiers de base en externalisant bon nombre d'activités secondaires, où l'industrie manufacturière connaît une crise rarement égalée au niveau mondial, l'Algérie continue de fonctionner sur des schémas périmées. L'on devra impérativement éviter des expérimentations théoriques avec des coûts faramineux pour le pays, l'expérience comme ces micro unités de voitures dont la majorité risque la faillite à terme après avoir puisé dans les réserves de change pour leurs composants , toute unité fiable devant vivre sur son compte devises. En 2017, l'Algérie importe presque tout et n'exportant presque rien sinon les hydrocarbures à l'état brut ou semi brut. Que deviendra le pays si l'on n'a pas préparé dès maintenant l'ère hors hydrocarbures ? Il faut donc créer le cadre propice afin d'éviter des tensions sociales à terme pour deux raisons
Première raison, la croissance de la population active, c'est-à-dire que le flux annuel de demandes d'emplois et une réduction du taux de chômage actuel implique un taux de croissance élevé pour atténuer à terme les tensions sociales. Il existe des lois économiques universelles applicables à tous les pays : le taux d'emploi dépend du taux de croissance et des structures des taux de productivité. On ne crée pas des emplois par des lois et décrets : c'est l'entreprise qui crée l'emploi. Or, Sonatrach ne créant pas d'emploi est déjà en sureffectifs. Pour créer trois millions d'emplois, il faudra un taux de croissance entre 2017/2020 minimum de 7/8% minimum par an, à moins que le gouvernement ait des solutions innovatrices loin des actions de distribution de salaires fictifs au nom de la solidarité ou des milliers de jeunes s'adonnent temporairement à désherber les routes ou à faire et refaire des trottoirs. Les résultats des organismes chargés de l'emploi, ANDI l'ANSEJ autant que le CNAC, sont mitigés malgré les nombreux avantages accordés. Or, la population en âge de travailler augmente chaque année de près de 3,4%. La pression sur le marché du travail est le fait des jeunes qui représentent 50% de la population active. La production et les exportations hors hydrocarbures y compris les services marchands, liées à l'approfondissement de la réforme globale sont la condition sine qua non pour la création d'emplois durables existant d'ailleurs un sureffectif au niveau des administrations et de certaines sphères économiques étatiques en comparaison avec des pays semblables. Deuxième raison, le taux de croissance est relativement faible en référence à la dépense publique. Le projet de loi de finances fait une projection sur les trois prochaines années sur la base d'un prix de référence du baril à 50 dollars en 2017, 55 en 2018 et 60 dollars le baril en 2019 avec un cours de la devise nationale de 108 dinars le dollar et une inflation moyenne de 4%. Le taux de croissance serait de 3,9% en 2017, de 3,6% en 2018 et de 4,3% en 2019. Dans son rapport du 11 janvier 2017 de la banque mondiale (BM), les prévisions de croissance pour l'Algérie sont en baisse, passant de 3,6% en 2016 à 2,9% en 2017, 2,6% en 2018 et 2,8% en 2019, en raison du recul des dépenses dans les infrastructures, principal moteur de la croissance et du climat des affaires. Comparé aux dépenses sur la population, des pays similaires en voie de développement dépensant le 1/3 de l'Algérie ont des taux de croissance plus importants. Ces dépenses ont été rendues possible essentiellement grâce aux recettes exceptionnelles des hydrocarbures Qu'en sera-t-il si le cours stagnent à 50/55 dollars ou encore moins entre 40/45 dollars. A ces cours, cela rendrait non rentables certains projets gaziers et pétrochimiques hautement capitalistiques au vu que dans d'autres pays, elles traversent une crise de demande bien que déjà amorties. Aussi, il y a donc risque de tensions sociales croissantes en cas d'amenuisement des ressources financières, ne posant certes pas de problèmes pour trois années. Mais que sont les 114 milliards de dollars de réserves de change fin 2016, une goutte dans l'océan des bulles financières mondiales ? En raisonnant à prix constant un dollar 110 dinars, 120 dinars un euro au cours officiel où cette dévaluation rampante de la monnaie algérienne affecte tant la valeur des importations, le risque est un retour à l'inflation importée malgré les subventions généralisées et non ciblées. Ne faut-il pas s'attaquer à l'essence, c'est-à-dire à l'inefficacité de la dépense publique, vecteur de concentration des revenus au profit de couches spéculatives, qui ne peut qu'entraîner une détérioration plus poussée du pouvoir d'achat des Algériens. Cette hausse du taux d'inflation impliquera forcément la hausse des taux d'intérêts des banques primaires, si elles veulent éviter la faillite, décourageant l'investissement productif.
6- Quelle conclusion ?
Il existe, pour l'Algérie, des possibilités pour augmenter le taux de croissance du fait d'importantes potentialités, malgré la crise, supposant une nouvelle gouvernance stratégique des institutions et des entreprises. Les infrastructures, ayant absorbé l'essentiel de la dépense publique en Algérie ne sont qu'un moyen du développement, et qu'il faille méditer l'expérience malheureuse de l'Espagne qui a misé sur ce segment qui a vu son économie s'effondrer car ayant négligé les technologies se fondant sur le savoir. C'est l'entreprise dans le cadre des valeurs internationales, sans aucune distinction publique, privée nationale et internationale qui crée la richesse. Toute analyse opérationnelle devra relier le processus de transfert de technologie tant aux nouvelles mutations technologiques mondiales, la crise actuelle devant entrainer un profond changement à la fois géopolitique, socio-économique, managérial et technologique horizon 2017/2030. S'impose une stratégie d'adaptation de la future politique du gouvernement ballottée entre deux forces sociales, la logique rentière épaulée par les tenants de l'import, et de la sphère informelle malheureusement dominante, et la logique entrepreneuriale minoritaire. En fait le transfert de technologie ne saurait se limiter à l'aspect technique mais renvoie à l'organisation de la société algérienne face aux mutations tant internes que mondiales. Le passage de l'Etat de « soutien contre la rente » à l'Etat de droit « basé sur le travail et l'intelligence » est un pari politique majeur car il implique tout simplement un nouveau contrat social et un nouveau contrat politique entre la Nation et l'Etat. C'est la norme du droit qui doit légitimer le véritable statut de la citoyenneté. Car l'Etat de droit, ce n'est pas un Etat fonctionnaire, qui gère un consensus de conjoncture, mais un Etat fonctionnel qui fonde son autorité à partir d'une assimilation consciente des besoins présents de la communauté et d'une vision future de ses perspectives.


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