Choix : « j'ai placé mes enfants dans une école privée afin de les soustraire à la médiocrité de l'école publique », cet aveu émane d'un jeune parent à l'aise sur le plan matériel, il est importateur et assurément déçu par son propre passage « raté » selon ses termes sur les bancs de l'école vers la fin des années 90. Questionné à son tour ce groupe de parents initiateurs d'une école préscolaire, au début et qui s'est transformée en collège avec le temps, n'a pas manqué de saluer la naissance de ce décret. Mais, en effet des articles du décret en question semblent les gêner, voire les révolter. C'est l'article 5 du décret exécutif, qui semble provoquer le courroux et le mécontentement, trop contraignant, selon eux. Que stipule l'article 5 du décret exécutif 04-90 du 24 mars 2004 « l'établissement privé est tenu d'appliquer les programmes officiels de l'enseignement et de respecter les volumes d'horaires en vigueur, des établissements publics d'enseignement relevant du ministère de l'éducation nationale ». Cette disposition va mettre dans la gène les écoles privées dans la mesure, où elles sont à contresens de l'officiel. A commencer par la lange d'enseignement, si l'école publique depuis 1981 dispense les disciplines scientifiques, tels que : (calcul, maths, physique…) en langue arabe, les écoles privées quant à elles, ont dés le départ opté pour la langue française. Ce choix voulu est dicté par les parents, constitue l'un des atouts qui assure le succès du privé algérien, cependant la langue arabe n'est pas absente de l'organisation pédagogique de ces écoles. Elle est enseignée en tant que discipline scolaire. Pour résumer, dans les écoles privées d'Algérie le français est langue d'enseignement et l'arabe langue enseignée. Cet état de cause au sein du système éducatif algérien, avant 1981. Autre point de discorde, les contenus des programmes, certaines écoles privées à la demande des parents, n'hésitent pas à opter pour les programmes Français. Le motif avancé par les parents est le projet de faire passer, à leurs enfants des examens Français dans la perspective, pour certains d'une installation définitive au pays tricolore. Bizarre ! Ainsi donc avec l'argent du contribuable algérien, l'Algérie finance les efforts de scolarisation du gouvernement Français, puisque ces élèves sont destinés (par leurs parents) à enrichir à moyen terme le potentiel scolaire français. Il n'est pas rare de rencontrer des élèves scolarisés dans les écoles privés totalement déconnectés du vécu socioculturel de leur pays. Le niveau scolaire atteint pas ces élèves ne souffrent aucune critique. Ils sont en quelque sorte étrangers chez eux. Sans jeter la pierre à leurs parents, ils sont excellents. Il y lieu de relever les dangers d'une telle adaptation programmée. Conscient de ce fait, un parent nous répond avec assurance. « Au vu de la médiocre formation que reçoivent élèves de l'école publique, « j'accepte les risque de cette inadaptation, c'est un peu plus pour mon enfant » la faiblesse reconnue par tous de notre système éducatif, a engendré des comportements insolites. Sous d'autres cieux, les programmes d'enseignement français sont dispensés par des établissements relevant d'une hiérarchie gouvernementale française. Le cas le plus connu est celui de l'alliance existante. Elles sont financées par la France. Chez nous, pour le même objectif (protéger la culture la langue de voltaire via l'école, ce sont les parents, les richards parait-il qui subventionnent ces efforts, à la grande joie de la France. Quelque chose ne tourne pas rond en Algérie et comme dirait le sage. « La nature a horreur du vide ». Ce vide voulu des 1990 a fini, par être rempli aux mieux de ce qu'il pouvait, par des parents soucieux de l'avenir de leurs enfants. Faut-il les blâmer ? Ouf ! Il était temps, voilà signé le fameux décret officialisant l'école privée. Un feu vert qui a drôlement tardé à venir, vingt après l'entrée en clandestinité dé ce type d'école et trois ans après l'adoption du rapport final, de la commission nationale de réforme du système éducatif. Faut-il ouvrir le débat sur les causes de ce retard ou se contenter d'aborder l'impact souhaité, que ce décret aura sur la scène scolaire ? Il est malheureux de le dire, tant que les blocages, qui ont alimenté ce retard, ne tirera pas grande chose ou bénéfice de ce décret (politiquement), le monde scolaire algérien d'un coté, des signes avant coureur, d'une levée de boucliers se lisent déjà à travers les prises de position des principaux concernés. En effet des articles de ce décret, sont rejetés par un grand nombre de parents partisans de l'école privée. Dans un autre sillage, il me sied de dire de dénoncer les pouvoirs publics longtemps nourris à l'idéologie du monopole étatique, n'ont pas jugé utile de faire procéder la signature de ce décret par une conclave plus large. Cette absence de communication risque de perturber, les rapports entre les partenaires chargés de gérer ce dossier sensible. Sur le registre de la concertation, on apprend de sources crédibles du ministère de l'éducation nationale, compte organisé, une rencontre des patrons d'écoles privés, ne viennent-elles pas un peu tard ? Lorsque notre journal, sait que le cahier des charges régissant l'ouverture de ce type d'école est déjà fin prêt. Selon notre source, M. Benbouzid, a affirmé son souci de la consultation : « Cette réforme, concerne tout le monde pour recueillir les points de vue des concernés, pour épouser concrètement le terrai, cette réforme dans des conditions d'ouverture seront soumises à un cahier de charge intransigeant ». Le temps est donc donné, espérant seulement, que les normes en matière d'architecture et de sécurité seront appliqués à la lettre. A ce jour, rares sont les écoles privés, qui répondent à ces normes, elles sont pour la part ouvertes, dans des appartements jumelés, ou dans les villas spacieuses. Des structures très éloignées de ce que doit être un établissement scolaire. Quel sera donc le sort de ces écoles piégées par leur architecture ? Le ministre se veut rassurant. « Pour ceux qui ont déjà commencé dans ce domaine, nous allons les aider, dans un état de transition, afin qu'ils se conforment aux textes officiels ». Le délai accordé est d'une année. Est-il suffisant ? Attendons de voir le contenu de ce cahier de charge. Etant donné que ce décret N° 04 -90 du 24 mars 2004, stipule dans son article 5 que l'établissement privé est tenu d'appliquer les programmes officiels d'enseignement et de respecter les volumes d'horaires en vigueur dans les établissements publics. Quant à l'article 23, il stipule que l'établissement privé est administré, de façon effective par un directeur, qui doit remplir les conditions suivantes. Etre de nationalité algérienne et âgé de plus de 25 ans, être titulaire d'un diplôme de l'enseignement supérieur, ou d'un titre reconnu équivalent, justifier d'une expérience professionnelle d'au moins 5 ans dans des activités d'enseignement et de formation. Ne pas avoir été condamné à une peine infamante. Ne doit pas avoir fait l'objet de sanction disciplinaire pour comportement contraire à la morale professionnelle, finalement attesté par un certificat médical physique et mental à exercer les fonctions de directeur.