Devant l'Assemblée populaire nationale pour débattre des nouveaux textes de lois de son département, Belkacem Zeghmati a abordé la question épineuse de la formation des magistrats qu'il juge insuffisante. En effet, le ministre de la justice s'est interrogé devant les députés « Comment peut-on former en trois ans 416 magistrats ? Est-ce sérieux ? Est-ce raisonnable ? ». Et d'ajouter: « Et vous allez me dire qu'en trois ans nous pouvons inculquer, non seulement les connaissances de lois, mais tout ce qui va avec la mission du magistrat. C'est utopique ! ». « Aujourd'hui, la formation des magistrats est à revoir en profondeur […]. Du temps où ils étaient formés à l'ENA (école nationale d'administration), il y avait 10 à 13 magistrats par section. L'Etat en formait des magistrats », rappelle-t-il et de regretter : « On mise désormais sur le nombre ». Pour le ministre de la Justice, c'est en raison de ses déclarations qu'il est accusé d'être contre les magistrats. « Quand je dis cela, on me taxe d'être contre les magistrats. C'est faux ! », lance-t-il avant de poursuivre : « je suis avec la justice, avec les magistrats, mais avec la justice pour ce qu'elle est réellement ». « Les gens nous insultent aujourd'hui. ‘Notre justice n'est pas compétente', disent-il. Si je rejette catégoriquement ces accusations, il faut reconnaître tout de même que c'est nous qui avons prêté le flanc à cela », conclut-il. Par ailleurs et en exposant les dispositions du projet de loi modifiant le Code de procédure pénale, le Garde des Sceaux a affirmé que l'amendement du Code de procédure pénale s'inscrivait dans le cadre de la "poursuite des efforts déployés par l'Etat pour préserver les deniers publics", à travers notamment la "consolidation et le renforcement du cadre juridique de lutte contre la criminalité, par l'abrogation des dispositions à effet négatif sur la mise en mouvement de l'action publique et son exercice par le ministère public d'une part, et celles faisant obstacles à la Police judiciaire lors de l'accomplissement de ses missions, d'autre part". Pour ce faire, le projet de loi propose l'abrogation des articles 6 bis, 15 bis, 15 bis 1 et 15 bis ter Code de procédure pénale relatifs aux conditions de mise en mouvement de l'action publique pour les crimes en lien avec les deniers publics, ainsi que les attributions et missions des officiers de la Police judiciaire relevant des services militaires de sécurité.