L'affaire du père incestueux, qui a défrayé la chronique à Mostaganem, a connu son épilogue dans l'après-midi d'hier. Le père incestueux a été condamné à dix ans de réclusion criminelle et sa fille Rachida à 3 ans de prison ferme par le tribunal criminel près, la cour de Mostaganem. Le président d'audience a décidé à ce que l'affaire soit jugée à huit clos, donc pas de public, qui a été prié de quitter la salle d'audience. Une décision très sage, du fait de la sensibilité de l'affaire qui relève de la moralité publique. Un drame familial sans commune mesure, montrant si besoin est l'insupportable violence familiale. Les faits remontent au lundi 23 février 2009, où Rachida accoucha d'un bébé incestueux qui mourût deux jours après à la maternité de Mostaganem. Les premiers éléments de l'enquête orientent les limiers de la police vers les deux frères de la victime. Comme dans toutes les sociétés musulmanes, on est peu habitué à ce genre d'illégitimités, on y est confronté à tout, mais rarement à de telles obscénités. Ainsi par un 23 février 2009, ce qui n'arrive peut-être que chez les autres a atteint le paisible douar de Sidi-Mejdoub dans la commune de Hassi-Mamèche, avec la nouvelle de la naissance d'un bébé hors du commun qui, si ce n'est la loi divine qui a mis fin à sa vie, il aurait pu grandir dans la honte en appelant son grand-père maternel, papa. L'histoire a commencé par une relation d'inceste pour aboutir à un gros mensonge et une complicité ignoble entre un père et sa fille en incriminant suite à de faux témoignages fournis durant la première audition, dans les locaux de la police judiciaire et par devant le magistrat instructeur. En effet, la fille avait impliqué son frère Abdelkader comme étant l'auteur des actes sexuels subis par la force et qu'il était le père du bébé. A partir de là, et consignant le témoignage du père qui confortait les déclarations de sa fille, l'auteur tout indiqué qu'est le frère a été placé en détention préventive par le juge d'instruction près le tribunal de première instance de Mostaganem. Cependant des prélèvements sanguins ont été prélevés aux fins d'analyse ADN, pour boucler le dossier dans sa dernière phase d'instruction. Entre-temps, le père et sa fille, ont décidé d'un commun accord de se rapprocher du journal « Réflexion » pour rendre publique leur histoire aussi invraisemblable que vraie. Ainsi, avec leur total consentement, ils se sont livrés à mettre sur pied tout un scénario mensonger, tel qu'il a été tissé lors de leurs interrogatoires par les services compétents, dans le but d'enfoncer la véritable victime d'une machination machiavélique , montée de toutes pièces, qui se trouvait incarcérée à l'établissement pénitentiaire de Sidi-Othmane, en racontant tout le fil de l'histoire, depuis l'abandon de la petite fille par sa mère, en passant par son adoption par deux familles à Relizane, jusqu'à l'âge de 18 ans, où elle a décidé de rejoindre la ville de Mostaganem pour revoir son père et ses deux frères. Le soir du 23 février 2009, les informations recueillies faisaient état que la victime Rachida a été engrossée par ses deux frères. Recherchés, ils ont été appréhendés par les services de police et présentés devant le juge d'instruction qui a décidé de les placer en détention préventive. Deux mois après, les résultats des tests ADN tombèrent et c'est la grande stupéfaction. Ils sont négatifs. Ce qui a poussé le magistrat instructeur à pousser ses investigations encore plus loin et afin de mettre hors de cause l'entourage familial et en avoir le cœur net, il ordonne des prélèvements sanguins du père, tout en maintenant les deux frères en détention du fait que ces résultats les mettaient hors de cause. Quelques semaines plus tard, le verdict scientifique tombe. Les tests ADN du père étaient tout simplement positifs, ils étaient formels, aucun doute là-dessus. C'est la grande stupeur. Ces résultats, confirmaient trois choses: l'innocence des deux frères, l'implication du père et le gros mensonge tissé en commun accord entre le père incestueux et sa fille pour se soustraire de la justice, allant jusqu'à sacrifier le reste de la famille. Suite à quoi les deux prévenus ont bénéficié d'une ordonnance de non lieu et libérés tandis que le père, auteur de toute cette machination, a été incarcéré. L'affaire a été requalifiée en crime et inscrite au rôle de la deuxième session criminelle qui s'est ouverte hier au niveau du tribunal criminel de Mostaganem où l'indigne père s'est vu condamner à dix ans de réclusion criminelle et sa fille à trois de prison ferme.