Qui de nous n'a pas changé de trottoir pour éviter quel qu'aliéné mental au niveau du centre-ville du chef-lieu de la wilaya de Mostaganem ? Combien sont-ils et qui sont-ils ? Adultes qu'ils sont, ont-ils des devoirs et obligations ? Du tout. Ont-ils des droits ? Oui. Parfois pour ne pas dire souvent, ils sont hirsutes, en guenilles, crasseux et nauséabonds. Comme les temps ont changé et l'individualisme et l'égoïsme ont primé sur l'altruisme et le bénévolat, nos sœurs et nos frères dans l'humanité d'abord et dans la société mostaganémoise ensuite ne posaient pas problème quand à leur prise en charge par cette même société. Jadis, le bain, la coiffure, l'habillement, la nourriture en plus d'un pécule au-delà d'une aumône et d'une charité étaient assurés et garantis en général par les proches, les voisins et les amis d'enfance en particulier. S'ils sont peu nombreux à travers le territoire de la wilaya, ils sont légion à Mostaganem. Parfois violents et agressifs, ils terrorisent la gente féminine et les enfants rien que par l'apparition dans leur champ de vision. Mais aussi bien des hommes, l'épouvante rencontre qui risque de leur faire regretter le souk. Le malade mental est une victime dangereuse. Tel est l'avis de tout psychiatre. Si pour celui qui est versé dans le vagabondage ou sans domicile fixe tombe sous la sanction de l'article 196 du code pénal algérien qui stipule qu'« est coupable de vagabondage et puni de l'emprisonnement d'un (1) à six (6) mois, quiconque, n'ayant ni domicile certain, ni moyens de subsistance, n'exerce habituellement ni métier, ni profession bien qu'étant apte au travail et qui ne justifie pas avoir sollicité du travail ou qui a refusé le travail rémunéré qui lui était offert. », l'autre le bien loti et bien nourri quant à lui tombe sous le coup de l'intervention des autorités locales chargées de le diriger vers des institutions créées pour l'accueillir dont des centres spécialisés et des hôpitaux psychiatriques. Certains patients dépendants de l'alcool et de drogues, anxieux et dépressifs, flânent à longueur de journée souvent autour du parvis de la grande poste, ivres, canettes de bière et autres packs de vin rouge à la main et traînant des « pseudos-biens » hétéroclites qui soulignent l'état avancé du dérangement de l'état mental. A qui incombe la responsabilité du ramassage des aliénés et autres vagabonds et sdf ? Aux élus locaux en premier lieu qui devraient solliciter, le cas échéant, la DASS et la DSP. Les cas de refus des proches d'interner un des leur et la désertion des patients des centres spécialisés sanctionnent une société qui a besoin de répit après la recrudescence de la délinquance et chez laquelle consulter un psychiatre est vu comme un déshonneur et en particulier pour une jeune fille qui risque de ne pas trouver de bague à son doigt et qui passe par l'exorciste ou le charlatan avant d'atterrir chez le spécialiste.