L'homme d'affaires Mohamed Laïd Benamor et ses frères ainsi que 20 autres personnes ont été auditionnés mercredi par le juge enquêteur près le tribunal de Sidi Mhamed à Alger. Ils sont entendus dans une affaire liée à la corruption, rapportent plusieurs médias. Selon les mêmes sources, parmi les accusés figurent les deux ex-premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal (condamnés à 15 et 12 ans prison ferme) ainsi que Rachid Benaissi, ancien ministre de l'agriculture et du développement rural (2008-2013). Considéré comme faisant partie de l'un des 5 oligarques les plus riches du pays, Mohamed Laïd Benamor est cité dans plusieurs dossiers délicats sur lesquels enquêtent les services de sécurité algériens depuis la chute brutale de la « dynastie » des Bouteflika. Ces dossiers concernant des pratiques de malversations financières vont valoir à Mohamed Laïd Benamor des ennuis avec la justice algérienne. D'après plusieurs sources, ces dossiers portent sur l'utilisation des subventions agricoles accordées par les autorités algériennes à la filière de la tomate, dont le groupe Benamor est l'un des acteurs majeurs en Algérie. Rien qu'en une seule année, le groupe Benamor a bénéficié d'au moins 80 milliards de centimes algériens de subventions avec lesquelles il devait soutenir les agriculteurs producteurs de tomate. Malheureusement, plusieurs sources concordantes ont relevé des soupçons de détournement de ces subventions. Et les enquêteurs de la gendarmerie nationale algérienne ont analysé sérieusement ce dossier pour aboutir à des preuves matérielles. Par ailleurs, le nom de Mohamed Laïd Benamor est également cité dans l'affaire des financements occultes de la campagne électorale de Bouteflika en 2019. Des financements en espèces qui ont été gérés de manière très opaques par Amara Benyounès, l'ex-ministre du Commerce qui est aujourd'hui poursuivi devant la Cour Suprême à Alger. Mohamed Laïd Benamor est considéré comme l'un des plus importants bailleurs de ces financements occultes. En 2014, c'est avec ces mêmes financements que Benamor aurait obtenu le poste de président de la Chambre Algérienne du Commerce et de l'Industrie.