Accusés de trafic d'influence, transfert illicite de capitaux vers l'étranger et financement occulte d'une campagne électorale, l'homme d'affaires, Hocine Metidji et son fils ont été placés, ce lundi 24 février 2020, à Alger, en détention provisoire par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed. Hocine Metidji et son fils M'hamed Zoubir, président de la fédération équestre algérienne avaient été entendus, samedi, par le juge d'instruction au tribunal d'Alger. L'homme d'affaires et PDG du groupe Metidji, spécialisé dans la production des produits céréaliers, Hocine Metidji a comparu avec d'autres accusés, dont Mohamed Belaidi, ex-DG de l'Office algérien des céréales, et deux anciens directeurs de coopératives céréalières de l'Ouest pour des affaires de corruption. Faisant partie de la liste des personnalités interdites de quitter le territoire national depuis le début du mois d'avril dernier, le patron du groupe Metidji a été entendu sur les circonstances dans lesquelles il a acheté plusieurs biens immobiliers à l'étranger (notamment en France, où il détient des sociétés immobilières), il a bénéficié de la cession des filiales d'Eriad, acquis des concessions agricoles dont l'activité aurait été détournée, s'approvisionnait en blé auprès de l'OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales), il bénéficiait de crédits auprès des banques publiques. C'est dire que le dossier confectionné par les services de la gendarmerie sur l'homme d'affaires est très lourd et implique également ses enfants, dont Zoubir Metidji, à la tête de la Fédération équestre algérienne, qui avait offert un cheval au président Bouteflika, alors qu'il n'apparaissait plus. Spécialisé dans les produits à base de céréales, connus sous les marques de Safina, Cérégal et Bnine, le groupe Metidji, faut-il le rappeler, a connu une ascension fulgurante durant les 15 dernières années. Devenu client privilégié de l'OAIC, ses minoteries se sont multipliées dans une grande partie de l'Oranie, où il détient le plus gros de ses «investissements». Le patron du groupe basé à Mostaganem a également impliqué avec lui d'autres hauts fonctionnaires ou responsables de l'Etat, à l'image du mystérieux Mokhtar Reguieg, alias « la boite noire de la présidence », ancien directeur du protocole de Abdelaziz Bouteflika. Lors du procès des hauts responsables poursuivis dans le cadre des avantages illicites accordés aux concessionnaires automobiles, Ali Haddad avait fait état d'une liste d'hommes d'affaires qui avaient participé au financement de la campagne électorale du 5e mandat, citant parmi eux le patron du groupe Metidji, son vice-président au sein de l'organisation patronale, qui, selon lui, a remis la somme de 10 millions de dinars. A noter que l'épouse de Metidji et une de ses deux filles ont été libérées, alors que les autres accusés ont été placés sous contrôle judiciaire.