« Vous êtes tous complices de cette situation ». C'est en ces termes que le wali devait résumer sa colère suite aux nombreuses dérives et incohérences constatées sur le terrain des affaires locales. A Mers El kebir, Ain El Turck ? Bousfer ? El Ançor, Bir El-Djir, Gdyel, le premier responsable de l'exécutif a été accueilli, par des foules criant leurs « revendications et doléances ». Le logement, l'eau potable, l'assainissement avec les réseaux, l'éclairage public, le transport à peu près partout c'est les mêmes cris et vociférations et attentes qui sont exprimées par les populations au nouveau wali de passage. Beaucoup jouaient des coudes pour se rapprocher du premier responsable de la wilaya afin de lui parler. D'autres lui criaient de loin leur détresse et leur calvaire au quotidien. « Nous vivons dans des habitations vétustes et délabrées qui risquent de s'effondrer. Nos enfants sont malades et personne n'a voulu nous recevoir ». Cette phrase la plus prononcée est celle qui revenait chaque fois à la bouche de ces citoyens interpellant le chef de l'exécutif. Et dans la cacophonie du décor, certains acteurs locaux aux aguets ne manquaient pas de riposter aux attaques des administrés. « Vous mentez car vous avez été reçus à la commune et vous avez exposé vos problèmes » a lancé une voix anonyme en réponse aux cris de deux femmes qui affirmaient avoir été « abandonnées par les responsables » à Bousfer, le wali a eu droit à la même ambiance survoltée animée par des citoyens ne voulant surtout pas rater l'occasion, peut-être la seule de s'adresser directement au premier responsable. Cette étape de la tournée a été marquée par le courroux de la présidente d'APC, d'Ain El- Turk visiblement « agacée » par les propos d'un citoyen qui s'adressait au wali « Monsieur le wali, cet homme est spéculateur dans le foncier. Cela suffit maintenant » à lancé madame le maire à l'adresse de l'intéressé. Un peu plus tard dans la même commune balnéaire visitée, un représentant de comité de quartier affirmait « le problème dans cette collectivité locale est que nos responsables manquent de courage politique pour prendre des décisions… ». En lançant ces mots au wali, il croyait sans doute avoir trouvé une séduisante « sentence » lui permettant d'être « remarqué » sur l'échiquier locale de la notabilité. Autant d'accrochement » sur l'échiquier local sans prendre en considération les confrontations qui nourrissent parfois des débuts de querelles publiques sur un fond d'amalgame et d'agitation propres aux remous partisans de la scène locale. Au vieux théâtre de verdure de la daïra d'Ain El- Turck, le wali a été choqué de voir que des personnes ont occupé cet espace de culture pour y construire des maisons neuves. « Comment avez-vous toléré une telle situation ? Pourquoi n'avez-vous pas saisi la justice ? Je ne veux rien savoir, ces constructions doivent être rasées a lancé le wali en colère, ajoutant même « vous êtes tous complices de cette situation » il ne croyait pas si bien dire.