Le tribunal criminel d'Oran a eu à juger, dernièrement, le dénommé S.B., âgé de 38 ans pour complicité de meurtre commis en 2009 sur la personne d'origine turque, exploitant de carrières sur les hauteurs de la localité d'El Ançor. Le mis en cause, a été arrêté après une cavale, devait rejoindre ses complices, deux hommes et une femme, condamnés eux à la peine capitale, confirmée par la Cour Suprême. Leur sort étant déjà scellé, les trois complices ont été appelés à la barre uniquement dans le but d'éclairer la justice. Ils n'ont donc pas eu à prêter serment. Tout a commencé le 24 avril 2009, lorsque les associés et des employés de la victime, Kasri Abdallah, s'étaient inquiétés de son absence de deux jours. Ce qui n'était pas habituel chez un homme connu pour son sérieux et son attachement au travail. On décide alors d'aller chez lui, à Ain El Turc pour s'enquérir de ses nouvelles. On sonne une fois, deux fois, plusieurs fois ; on frappe, on refrappe à la porte, on appelle Abdallah, aucune réponse. Il ne restait plus qu'à alerter les services de sécurité. Arrivés sur les lieux, les policiers défoncent la porte et pénètrent à l'intérieur de l'habitation où un spectacle horrible les attendait. Le malheureux gisait, sans vie et couvert de sang en travers de son lit. Le corps a été déposé au service de médecine légale où on a constate qu'il avait reçu 16 coups de couteau sur différentes parties et des traces de coups assénés à l'aide d'objet contondant. Au cours de l'enquête, des voisins ont déclaré aux policiers que la victime avait reçu une jeune femme deux jours auparavant. Le signalement donné par les témoins correspondant à celui de l'employée d'un restaurant d'Aïn El Turc, fréquenté par la victime. C'était une jeune femme de 27 ans, dénommée S.A., qui avait quitté son domicile familial de Annaba pour venir travailler dans cette région. Emmenée au poste pour être interrogée, la suspecte reconnaît avoir effectivement passé la nuit avec la victime. Pressée de questions, elle finira par tout avouer. Il s'agissait d'un coup monté où elle devait jouer le rôle d'appât afin de droguer la victime. Mais le soporifique versé dans la boisson servie au dénommé Kasri Abdallah n'eurent pas l'effet escompté. Il ne s'était pas endormi. Il ne lui restait plus que de faire appel à ses complices qui ne tardèrent, d'ailleurs pas, à faire irruption dans la pièce armés de couteaux décidés à faire dire à leur victime où elle cachait son argent. Mais il n'y avait point d'argent dans la maison. Tout était à la banque et Kasri ne retirait que de petites sommes pour subvenir à ses besoins quotidiens. S.B. et H.D. n'en crurent pas un mot et, pris d'une folie meurtrière, ils se sont acharnés sur leur victime en lui faisant subir des tortures d'une incroyable atrocité au point de la tuer. Leur forfait accompli, les criminels prennent le véhicule du défunt et s'enfuient avec les 7.000 dinars qu'ils ont trouvés sur les lieux. On saura, lors du procès, que c'est le restaurateur, dénommé B.N. qui avait combiné le plan dans le but de s'emparer de l'argent de l'entrepreneur. Ce serait lui qui avait tout combiné en usant des services de son employée, qui devait appâter le malheureux client, l'endormir avant l'intervention des complices chargés, eux, de fouiller le domicile et mettre la main sur la fortune. Mais, comme signalé plus haut, tout l'argent de l'entrepreneur turc se trouvait à la banque. A l'issue d'un réquisitoire cinglant, faisant état de la sauvagerie dont ont fait montre les accusés, le procureur de la République a réclamé la peine capitale contre le dénommé S.B. C'est-à-dire la peine prononcée contre ses complices et confirmée par la cour de cassation. Après délibération, le tribunal criminel a donné son verdict : la réclusion criminelle à perpétuité pour S.B.