Malgré les lacunes, la manifestation a été une réussite ne serait-ce que par le message fort de solidarité, avec les Libanais et les Palestiniens, envoyé à l'unisson par les artistes et le public algérien venu nombreux. Le Festival international de la chanson de Djemila-Baâlbek, qui s'est ouvert le 9 août dernier, a rempli sa mission de manifestation de solidarité du peuple algérien avec les peuples libanais et palestinien, au terme de son ultime soirée tenue dans la nuit de vendredi à samedi. Khalida Toumi, ministre de la Culture, qui a présidé la soirée de clôture, a rendu « au nom de tous » un hommage appuyé au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, « pour sa position courageuse et son action résolue, dénuée de toute forme d'hésitation, en faveur de l'appui à la résistance libanaise ». La ministre de la Culture a également remercié, au cours de son allocution, la wilaya de Sétif, l'Office national de la culture et de l'information (Onci), l'Entreprise nationale de télévision (Entv), ainsi que le public de Djemila « pour leur contribution au succès et à la bonne organisation de la manifestation ». Une manifestation, a-t-elle dit, « qui souffle une deuxième bougie ayant éclairé, dix jours durant, les sentiers de la solidarité ». Evoquant le martyre, mais surtout la résistance héroïque du peuple libanais pendant l'agression israélienne, Mme Toumi a appelé les Libanais « de toutes confessions et de toutes conditions » à rester « unis » car, a-t-elle considéré, « c'est grâce à son unité que le Liban a remporté la victoire, anéanti le mythe de l'armée invincible et redonné de l'espoir et de la fierté aux peuples arabes ». La scène du festival a accueilli, aussitôt après l'intervention de la ministre de la Culture, l'artiste irakien Kadhem Essaher qui débutera son concert par trois chansons patriotiques, Massik El oûd, Atfal Bagdad et Beyrouth avant de se plier de bonne grâce, près de deux heures durant, aux desiderata de ses centaines de fans qui ont fait le déplacement. C'est ainsi que de nombreux succès de la star irakienne seront largement repris en chœur par une partie de l'assistance : Zidini Aâchkene, Moustamidda et Ach'Hadou, en particulier. Signalons la présence, en tant qu'invitée, d'honneur, de la grande actrice libanaise et figure emblématique du théâtre au pays du Cèdre, Nidal Ashkar, qui intervint, en début de soirée, pour dire sa reconnaissance à l'Algérie et la détermination de son pays à se reconstruire et à retrouver son rang précurseur des arts dans le monde arabe. Un grand feu d'artifice illuminera, en toute fin de soirée, l'antique Cuicul et la nuit de Djemila pour une fin en apothéose d'un Festival international qui aura, de l'avis de tous, tenu toutes ses promesses. R. C.