Le double champion d'Algérie et Arab, qui anime la Bretagne (France) avec divers rencontres amicales, durant ce mois d'août n'est pas seulement l'occasion pour cette discipline de faire valoir ses talents athlétiques et sa capacité à proposer un spectacle convivial. Il offre une vitrine à nos Ville et à Notre Pays. Sans le football, qui connaîtrait Sétif ou l'entente de Sétif ? Et qui aimerait avec autant de passion le football algériens ou ses clubs ?. L'épopée de Gijon en 1982, face à l'Allemagne, et les trophées ramenés à la maison par de prestigieux clubs tels la JSK, USMA, MCA, et récemment l'ESS sont autants de preuve que la magie du football algérien dépasse largement le cadre restreint de la Ch'kara, et des coulisses des vestiaires. Bien sûr, pour les vrais amateurs, les fans, les aficionados seul le score compte. Certains ne retiennent d'une soirée que « La déculottée subie par la JSK de Hannachi à la maison vendredi dernier devant nos voisins de l'Etoile du Sahel tunisien », « L'élimination récente des onze nationaux, filles et garçons, at-home », ou l'humiliation un mois auparavant « de l‘équipe nationale « A » de Cavalli par les Guinéens au temple national du 5 Juillet », (El Watan HM) Le football est une compétition qui met en jeu un titre de Champion, l'attribution des Coupes, et, pour la crème de la crème, le droit de courir après les coupes arabes ou africaines. Ils ne parlent que de cela, font et refont cent fois les équipes et les matches. A les entendre, plusieurs managers, gardiens de but et attaquants de pointe seraient déjà renvoyés à la maison. Quelques arbitres aussi. Le public du foot a la passion cannibale. Il dévore ses héros plusieurs fois par saison. Mais pour les autres, les anonymes de la chambrée, le public lambda, les ingénus, les naïfs, les innocents aux mains pleines de bravos, ces bleus dont les médias viennent immanquablement quérir l'avis sincère à la sortie des gradins les jours de derby, les occasionnels de Jour de foot, les intermittents qui en sont encore à demander les noms pourtant inscrits en gros des maillots qui marquent et des gars en costume de ville qui s'agitent en bord de touche quand la roue du jeu ne tourne pas dans le bon sens, ces spectateurs de base qui ne savent pas que Keita ne joue plus à Sétif mais à Ajaccio, que Roseli est entraîneur à Sétif et que Bourahli est à l‘USMA, pour tous ceux-là une soirée de foot c'est un voyage à travers une Algérie riche de villes et de régions qui se donnent en spectacle. Au-delà du chauvinisme un peu ridicule des commentaires d'après-match, l'Algérie du foot fleure bon un pays qui s'aime et se respecte, que les mercenaires peuplant désormais les vestiaires des clubs de foot sont bien obligés d'adopter, de porter et de chérir. Dans ce pays centralisé à l'extrême, voué au culte permanent de sa capitale, les soirées de football mettent à l'honneur toutes ces villes qui font l'Algérie qu'on aime à découvrir et à redécouvrir en une heure trente chrono et parfois un peu plus lorsque les prolongations nous donnent du rab' d'exaltation. Le foot est aussi la vitrine d'une Algérie active, joyeuse et colorée qui nous ressemble bien. Si de de nos jours, même la politique essaie de faire du football un allié chaque fois que l'occasion se présente, on reproche souvent aux leaders actuels d'être décalé par rapport à l'état d'esprit des gens, mais le sport, le football surtout, leur permet de montrer qu'ils ont des affinités avec l'homme lambda. Le match qui opposera demain l'ESS et le Stade Rennais (3em du championnat français) est une occasion unique ouvrir une belle page entre deux villes jumelées depuis une trentaine d'années, entachée depuis la signature par des égocentrismes , qui ont rétrogradé une amitié au bas rangs de la relation. Cette rencontre constitue toutefois un ingrédient essentiel dans la recette du succès de ce jumelage. Toufik HEDNA pour Sétif.Info