Pour la tranche des 200 logements achevés, sur le programme des 600 inscrits à Sétif, les souscripteurs attendent leurs clés depuis près de trois années. Le programme de logements FNPOS lancé depuis plus de dix années à Sétif peine à répondre aux attentes des demandeurs sous le poids de « procédure de mise au point, de réglage du dispositif et d'assainissement des listes ». Dans une déclaration datant de l'année dernière du président de la commission et membre du secrétariat de l'UGTA, la procédure de présélection des bénéficiaires devait se terminer à la fin de l'année 2006. Mais notre entretien avec le premier responsable du dossier du logement FNPOS notait qu'aucun détail inhérent aux retards accusés par la commission de validation des dossiers n'a été mis en valeur. Une procédure qui semble privilégier le non-dit et le « secret professionnel ». Mais à présent, c'est la lourdeur du traitement des dossiers des souscripteurs constatée au niveau de la commission de wilaya qui se fait ressentir, alors que les 200 logements achevés depuis plusieurs années sont menacés de dégradation, si l'on se réfère au constat établi par les spécialistes de l'habitat. Sur un total de 6 000 souscripteurs, 600 acquéreurs devraient figurer sur les listes finales des logements FNPOS dont d'aucuns dénoncent le caractère occulte de la procédure et les pressions syndicales sous l'autorité de l'UGTA. Alors que, dans le domaine des chiffres, en dehors des déclarations officielles du président de la commission en charge de l'attribution des logements qui se dispensent de tout commentaire, un membre nous confie que 1 600 dossiers sommeillent encore dans les tiroirs de l'administration des œuvres sociales des travailleurs, celle en charge des aides financières, des prêts et de l'attribution de logements. Pour rappel, le Fonds de péréquation des œuvres sociales (FNPOS) est alimenté par les cotisations fixées sur la base d'un pourcentage de base de 0,5% calculé sur le salaire et dont 0,1% est cédé à la CNAS. Une véritable banque à vocation sociale a été alors créée. C'est ainsi qu'il propose aux travailleurs souscripteurs l'accès au logement avec un montage financier (aide FNPOS, aide CNL, apport personnel). Les deux autres formules proposées par le Fonds sont représentées par des enveloppes d'aides fixées à la hauteur de 250 000 DA, soit des prêts sans intérêts plafonnés à 500 000 DA. Le programme avait donc suscité une grosse attente chez les demandeurs de logements à travers une vaste opération de distribution de formulaires et de dépôts de dossiers il y a de cela plusieurs années. Cependant, au lendemain des promesses pour l'acquisition de logement à bas prix par le biais de montages financiers, c'est le black-out généré par le « blocage » des listes qui alimente les critiques sur la nature du statut du Fonds dont certains imputent la responsabilité aux milieux syndicaux de l'UGTA dans les premières opérations d'aide et de distribution de logements. Dans ce cas de figure, au moment où la suspension des listes demeure encore non expliquée par le président de la commission FNPOS de Sétif, et où le déblocage des listes apparaît à l'ordre du jour dans un climat de suspicion, certains n'hésitent pas à soulever le problème d'affiliation à l'UGTA prôné par le groupe de pression syndical dans l'intention d'occulter tout caractère public à l'opération destinée pourtant aux travailleurs algériens sans distinction syndicale.