Le spectacle affligeant auquel nous avons été confrontés cet après midi au cœur de la ville de Sétif, dans la Rue Meriem Bouatoura, face au lycée Kérouani, à cent mètres à peine du siège de la Wilaya a de quoi nous révulser, nous indigner ,voire de nous révolter contre le sort jeté sur deux paisibles familles Sétifienne dont subitement ,la vie se transforme en enfer .En tout cas l'horreur est à son comble chez de nombreux citoyens de passage dans les lieux qui constataient tristement ce spectacle qui s'offrait à eux dans cette ville martyre et mère des révolutions. Sommes-nous en présence de l'une de ses occupations illégales de l'espace public que constituent les trottoirs ? Est ce que c'est encore une de ces foires aux puces qui s'y est implantée momentanément. Non, c'est le maigre « patrimoine » mobilier des familles Aouina expulsées par voie de justice et contraintes de vider les pièces qu'elles occupaient depuis 40 ans dans l'une de ces « harrat », nombreuses à Sétif . L'huissier de justice, assisté de la force publique, était là pour exécuter une décision de justice après épuisement de toutes les voies de recours nous a ton affirmé. Ces deux familles sont composées pour l'essentiel de quatre adultes et sept enfants de très bas âges. Les enfants ne comprennent pas bien ce qu'il leur arrive pour être contraint de quitter le toit des abris qui les avaient vu naitre pour aller dormir ce soir à la belle étoile par ses nuits très fraiches où le mercure descend ces derniers temps en dessous de zéro degrés. Pourquoi le sort s'est-il subitement jeté sur ces mioches aux yeux hagards, maigrichons, , qui ne donnent pas l'impression qu'ils vivaient déjà heureux dans leur quotidien ?C'est la misère qui s'ajoute à la misère ou le comble de l'ironie fait que ces enfants ne sont en rien responsables des activités des adultes ,de la société ou celles de leurs parents vivant de faibles revenus. Nous ne préjugeons pas de la justesse ou de la validités des décisions de justice arrêtées et rendues au nom du peuple ,bien que le ministre en charge du département nous avait donné l'impression un moment qu'il ne les considérait ces décisions que sous leurs aspects statistiques seulement .Il déclarait tout récemment que notre pays était arrivé à un niveau appréciable en terme d'exécution de décisions de justice et le place en tête du peloton des pays méditerranéens en la matière.Nous savons qu'il se fait beaucoup de progrès dans la reforme judiciaire .La reforme pénitentiaire elle, reste au cœur du débat quoique le programme de réinsertion est contestable .Cependant , qu'en est il pour ce qui concerne le droit du logement,au maintien temporaire,pour ne pas parler de la mise en œuvre du dispositif universel, connu qui consiste à stopper ou tout au moins à suspendre toutes les expulsions des familles de leurs logements durant les périodes hivernale ? Ces décisions d'expulsions exécutées Manu militari le plus souvent génèrent des conséquences dramatiques dans la vie et dans l'harmonie des familles .Il appartient aux pouvoirs publics mais surtout à l'administration que représente le chef de l'exécutif de la wilaya de sursoir temporairement à ces décisions et veiller à stopper ces pratiques d'un autre temps. La bonne gouvernance voudrait également que la communauté puissent disposer de relais, de centres ou de lieux de transit pour éviter parfois ces mêmes drames dont pourraient être victime n'importe quel autre justiciable confronté à la même situation.. La multiplication de ces actes a de quoi nous interroger s'il existe une exception Algérie. Dans un tel cas, où se situe la morale et quels seraient les droits de la famille mais surtout ceux des enfants ?