A Oran, la Tahtaha ou Esplanade de l?Ind?pendance est aussi ch?re aux c?urs des Oranais que la Place du 1er Novembre (ex- place d?Armes) ou presque. Ainsi et parce cette place mythique occupe une place de choix dans leurs c?urs, ? chaque fois que quelqu?un s?aventure ? y lancer un chantier, c?est immanquablement l?inqui?tude puis la lev?e de boucliers. Il en a ?t? ainsi le jour o?, Djellouli Noureddine, alors maire de la ville d?Oran, a commenc? ? y construire les cubes en b?ton destin?s ? recevoir des fleurs, pour, avait-on argu?, am?liorer le cadre de vie. Des Oranais ayant contest? ce choix, le wali de l??poque s?en ?tait saisi et a port? l?affaire devant les tribunaux. La suite et ce qu?il advint du projet et du maire tout le monde les conna?t. Depuis lors, l?Esplanade a ?t? retap?e ? neuf et remise ? la disposition des Oranais qui aiment s?y rencontrer et ?voquer les heures de gloire de leur bonne ville. Depuis lors aussi, les pouvoirs publics ont d?cid? de l?interdire aux commer?ants ambulants et autres fripiers que l?on a transf?r?s ? El-Hamri, dans un immense espace mitoyen du Parc d?attractions. Fait de baraques difformes, ce march? de la fripe a compl?tement d?figur? le paysage. Cette interdiction n?a pas pour autant emp?ch? d?autres marchands et d?autres fripiers de r?occuper la Tahtaha. En effet, l?administration ayant d?autres chats ? fouetter, de tr?s nombreux commer?ants sp?cialis?s dans le bizness des CD, VCD, MP3 et friperies en ont profit? pour r?investir les lieux. Ainsi, chaque jour qui passe, ce sont des dizaines de jeunes qui viennent y ?taler leurs produits, souvent de contrefa?on, de qualit? m?diocre et immoraux. Il y a quelque temps de cela, des CD vantant la violence et qui montraient la d?capitation de personnes civiles en Irak s??coulaient comme des petits pains. Les services de s?curit? ?tant intervenu, cette propagande a depuis disparu pour laisser place ? une autre non moins pernicieuse et dangereuse, les CD class?s ?X? et autres pratiques tout aussi immorales. En effet, pas plus tard qu?il y a trois jours, un charlatan qui se vantait de disposer de pouvoirs exceptionnels pour gu?rir 118 maladies y avait ?lu domicile et exer?ait en toute libert?. Interrog? hier ? ce sujet, Me Hamou Bachir, ?lu municipal et d?l?gu? du secteur urbain de Sid El-Bachir, a d?clar? qu?en ce qui la concerne, l?APC a d?lib?r? et pris un arr?t? interdisant toute sorte de commerce sur et alentours de cette place et qu?il appartient aux autres intervenants de veiller ? l?ex?cution de cet arr?t?. Ses services ayant ras? les toilettes publiques qui occupaient une extr?mit? de l?Esplanade, ce m?me responsable nous a expliqu? que cette d?cision a ?t? m?rement r?fl?chie apr?s que des riverains se sont plaints des ?manations pestilentielles qui s?en d?gageaient et que de nombreux restaurateurs des environs, peu scrupuleux, avaient transform? le site en v?ritable d?charg? sauvage. ?Ces toilettes, en sous-sol, ne disposant ni d?eau ni de syst?me d?a?ration, il fallait en d?barrasser les lieux.? Interrog? sur les travaux entrepris ? l?autre extr?mit? de l?Esplanade, le d?l?gu? du secteur urbain de Sid El-Bachir d?clare ?la Tahtaha et de fa?on plus g?n?rale M?dina Jdida ?tant la destination privil?gi?e de milliers d?Oranais et de visiteurs, il ?tait devenu n?cessaire de mettre ? leur disposition des toilettes publiques r?pondant aux normes. Pour satisfaire ce besoin, des travaux de r?fection destin?s ? adapter les lieux sont en cours et ne co?teront pas plus de 280.000 dinars ? la collectivit?.? Selon Me Hamou Bachir, instruction a ?t? r?cemment donn?e aux cafetiers, restaurateurs et h?teliers du secteur d??quiper leurs ?tablissements de sanitaires et de les mettre ? la disposition de leurs client?les. Des ?quipes se d?placeront sur place pour v?rifier si cette mise en demeure a ?t? suivie d?effet et le cas ?ch?ant prendre les dispositions qui s?imposent. Une remarque, la capitale de l?Ouest ?tant la destination privil?gi?e de millions de visiteurs et les cafetiers, restaurateurs et autres h?teliers ayant pris la mauvaise habitude d?interdire ? leurs client?les l?acc?s des sanitaires, il est imp?ratif que les pouvoirs publics, notamment les services en charge du contr?le de la qualit? et de l?hygi?ne mettent fin ? cette pratique. De plus en plus de commer?ants avides de gains faciles pr?f?rant soulager leur vessie dans des bouteilles en plastique qu?ils jettent par la suite sur la voie publique, ces m?mes pouvoirs publics devraient pr?voir des sanctions contre ces manquements.