Dans le cadre d?un cycle de communications organis? p?riodiquement par l?universit? Djillali-Liab?s de Sidi Bel-Abb?s, le Docteur Benaouda Hamel, conseiller au minist?re des Affaires ?trang?res, a anim?, avant-hier, une conf?rence-d?bat ayant pour th?me ?la place et le r?le de l??conomie dans les relations internationales?. Cette conf?rence s?est articul?e pour l?essentiel autour de trois grands axes: ?volutions et approches de la diplomatie ?conomique, l?Alg?rie et la diplomatie ?conomique, les priorit?s actuelles de la diplomatie ?conomique alg?rienne. Dans le premier volet de son intervention, le conf?rencier s?est attach? surtout ? expliquer la nature et les horizons de cette diplomatie ?conomique qui se sont ?largis et ont chang? avec le temps, ?passant d?une diplomatie commerciale ? une diplomatie ?conomique au sens large du terme, parce que, dans ce cadre-l?, explique-t-il, on ne n?gocie pas seulement les ?changes de marchandises, mais on n?gocie aussi les ?changes de services, les mouvements de capitaux, les r?gles d?imposition, les r?gles de fonctionnement des institutions...? Le Docteur Hamel abordera la question sous deux approches. La premi?re consistera ? dire qu?il y a ?une extension de l?action ext?rieure des Etats vers le champ ?conomique?. ?Par ce fait, souligne-t-il, la diplomatie ?conomique reste une affaire d?Etat, m?me si, au demeurant, il y a apparition de nouveaux acteurs, priv?s notamment, comme les entreprises multinationales mais qui ne remettent pas fondamentalement en cause le syst?me international domin? par les Etats.? La deuxi?me approche d?veloppe l?id?e que ?les Etats, compte tenu de la mondialisation de l??conomie, ont perdu de leur marge de man?uvre et de leur pouvoir?. ?Ils ne sont plus seuls sur le terrain, dit-il, et les relations ?conomiques ne sont pas forc?ment des relations exclusives entre Etats.? Poursuivant son argumentaire, le conf?rencier estime que ?cette nouvelle approche de la diplomatie ?conomique fait que celle-ci, plus r?cente, ? la suite des travaux de chercheurs britanniques, est d?sormais l?affaire de trois types de relations (Etats-Etats, Etats-entreprises et entreprises entre elles). C?est cet ensemble de relations qui fait de la diplomatie ?conomique ce qu?elle est aujourd?hui. ?De nos jours, pratiquement tout le monde s?achemine ? travailler avec cette conception de la diplomatie ?conomique, d?autant plus, ajoute-t-il, que sont apparus nombre de domaines qui ne peuvent ?tre ma?tris?s par un acteur seul, Etats ou firmes agissant s?par?ment.? ?Pour cette deuxi?me approche, r?sume-t-il encore, il y a un transfert de l?exercice de la diplomatie ?conomique, men?e par des Etats, au sein d?enceintes comme le FMI, l?OMC, la Banque mondiale, l? o? effectivement se n?gocient les r?gles, les normes, les relations ?conomiques.? Le deuxi?me axe d?intervention de la conf?rence a port? sur deux p?riodes pr?cises d?exercice de la diplomatie alg?rienne avec le rappel pr?alable d?un certain nombre de ses principes fondateurs. La premi?re p?riode couvre les ann?es post-ind?pendance (60-70) au cours de laquelle ?la diplomatie ?conomique ?tait au service de l?Etat entrepreneur g?n?ral?. La seconde concerne les ann?es 80-90, mais plus sp?cialement celles de 2000, ?date ? partir de laquelle, tiendra ? rappeler l?intervenant, la diplomatie ?conomique s?est mise au service de l?Etat r?gulateur et comp?titeur, r?gulateur en ce sens que ce dernier s?est d?sengag? de la sph?re ?conomique mais qui r?gule et cr?? les conditions objectives r?sultant de la mise en application des diff?rents plans de d?veloppement.? ?C?est aussi, fera observer le Docteur Hamel, une diplomatie qui est au service de l?Etat et qui est devenu comp?titeur affichant une volont? r?elle de vouloir mettre en place une ?conomie de march? comp?titive ayant pour ambition de s?inscrire dans l??conomie mondiale?. ?Et c?est ? ce titre que ce m?me Etat r?gulateur a pris des d?cisions concernant les investissements ?trangers, les march?s publics, les importations avec les corrections n?cessaires qui s?imposaient ? la suite de la crise financi?re internationale?, soulignera le conf?rencier. Le troisi?me et dernier axe de la conf?rence s?est focalis? sur les priorit?s actuelles de la diplomatie ?conomique alg?rienne. L?h?te de l?universit? de Sidi Bel-Abb?s estimera qu?? la suite de la mise en ?uvre de tout un ensemble de mesures, ?la diplomatie ?conomique se doit, aujourd?hui, de se faire un devoir de les expliquer et de les promouvoir aupr?s de nos partenaires, les investisseurs ?trangers?. ?La diplomatie au service de l?Etat comp?titeur veut dire aussi, tiendra-t-il enfin ? pr?ciser, qu?elle doit accompagner un certain nombre de secteurs jug?s prioritaires que sont ceux de l??nergie, de l?industrie, de l?agriculture et du tourisme?. ?L?avenir du pays, rappellera-t-il tr?s justement, d?pend du renforcement de ces secteurs prioritaires et dans sa capacit? ? construire une ?conomie productive hors hydrocarbures ? m?me d?assurer l?apr?s-p?trole.?