Le plan d?action du gouvernement qui fait, actuellement, l?objet de ?chauds? d?bats ? l?Assembl?e est en train de virer ? une ?redistribution? des projets, alors que les services du Premier ministre sont cens?s avoir minutieusement ?labor? et ficel? un travail ?tal? sur les cinq prochaines ann?es et dot? d?une enveloppe faramineuse pour concr?tiser le programme du pr?sident de la R?publique. C?est, en tous les cas, l?impression qui se d?gage de l?h?micycle en regard du contenu des discours des d?put?s qui axent leurs interventions sur des revendications ?l?gitimes, sans doute- concernant les difficult?s quotidiennes des ?lecteurs des circonscriptions qu?ils repr?sentent, mais qui sont, en r?alit?, en porte ? faux avec le contenu du plan et des r?alisations ? concr?tiser. Certains d?put?s ont, ouvertement, vers? dans le proc?s des collectivit?s locales en faisant ressortir l??tat des infrastructures d?faillantes, ceux des minist?res de tutelle, arguant du fait que telle ou telle localit? n?est pas encore raccord?e au r?seau de gaz de ville, souffre de d?ficit dans la formation, l?emploi, le logement, l??ducation et autres secteurs vitaux comme l?hydraulique et l?alimentation en eau potable ou l?agriculture. Si les remarques des repr?sentants du peuple sont justifi?es, il reste que le d?bat n?est plus ? la (re)distribution de projets, mais ? la pertinence et l?intelligence de leurs conception et fiabilit?. Il suffit de s??loigner, par exemple, de quelques kilom?tres d?Alger, d?Oran ou d?Annaba, pour se rendre compte qu?il existe un d?calage flagrant entre une ville et sa p?riph?rie imm?diate. Que dire, alors, de communes enclav?es, ? la limite de l?isolement? Cr?er un million de logements ou cr?er trois millions de postes de travail appara?t comme mission impossible car ne pouvant jamais r?soudre le probl?me de l?emploi des jeunes ou l?acc?s au logement. Non pas parce que les besoins ont mal ?t? ?valu?s, mais du fait que la ville restera le point de fixation de millions de personnes qui d?sireront s?y fixer pour ne plus se sentir marginalis?es et exclues. Cent cinquante milliards de dollars sur cinq ann?es ?soit une moyenne annuelle de trente milliards- constituent une dotation gigantesque capable et d?effacer les s?quelles de la d?cennie noire et de rattraper les retards engendr?s et cumul?s. Encore faut-il que l?habitant du douar ne ressente pas le besoin de migrer, ? Alger ou Oran, pour se sentir Alg?rien. L?eau, le gaz, l??lectricit?, l??cole, l?approvisionnement en denr?es alimentaires, l?administration, pour ne citer que ces ?l?ments n?cessaires au confort social, doivent ?tre le d?nominateur commun de toute vie en communaut? pour ?viter une migration qui, non seulement, annihilera les efforts consentis mais maintiendra la pression sur l?emploi et le logement, entourant toute op?ration de distribution d?un sentiment d?injustice qui pourrait g?n?rer des m?contentements et alimenter des col?res sourdes dont on ne saura jamais pr?voir ? quel moment elles s?ext?rioriseront. C?est, probablement, l?, le sens d?une ?d?centralisation? sociale qui fixera chacun dans son lieu d?origine, et l?essence du plan d?action du Premier ministre.