Le conducteur d'une Renault Laguna, immatriculée à l'étranger, qui rôdait de bon matin, ce dimanche 5 juillet, à travers les rues désertes de Béni-Saf, avait dans son coffre pas moins de 1.200 boîtes de Déxaméthasone, un produit anabolisant. Oubliant que ce jour était férié, l'homme à la Laguna ne savait sans doute pas que, la veille, tout Béni-Safien qui se respecte s'était couché tard, la ville de Sidi-Boucif renouant ainsi avec ses habitudes estivales. Cet automobiliste qui rôdait en quête d'un commerce ouvert a fini par attirer sur lui l'attention des patrouilles renforcées de la Sûreté urbaine, d'autant plus qu'il arborait une plaque d'immatriculation étrangère. Stoppé et soumis à un contrôle d'identité, il s'est avéré que le dénommé B.H. âgé de 57 ans, puisqu'il s'agit de lui, avait ramené d'Oran quelque 1.200 boîtes de Déxaméthasone. Pour les profanes, il s'agit d'un produit pharmaceutique strictement réglementé à la vente et délivré uniquement sur ordonnance médicale, en raison de ses propriétés anabolisantes. Selon un pharmacien consulté, ce produit contenant des hormones de croissance est conseillé en gynécologie pour les femmes enceintes, mais certains amoureux de la «gonflette» en absorberaient sans modération, pour augmenter leur masse musculaire afin de parader sur les plages en été. «Sa consommation n'est pas sans danger, explique ce pharmacien, en exhibant la notice d'accompagnement répertoriant plus d'une dizaine de contre-indications et recommandant «son utilisation rationnelle», a-t-il souligné. Par ailleurs, si ce produit assez rare au demeurant est vendu en pharmacie, sous forme d'injection, sous deux appellations différentes (Dexasone et Unidex), le produit hors nomenclature, saisi par la police, se présente sous forme de minuscules pilules. Toujours est-il que le conducteur de la Laguna et ses deux compagnons du jour, les dénommés B.M. 29 ans et R.K. 22 ans, demeurant également à Oran, devront s'expliquer sur la provenance de cette marchandise d'origine douteuse et sur sa destination finale, car ils ne portaient sur eux aucun document prouvant leur appartenance à un quelconque laboratoire pharmaceutique. Dès que le dossier de l'affaire sera clos, il sera transmis à la justice.