La décision du report des rendez-vous des consultations médicales précédant les interventions chirurgicales de dix nouveau-nés présentant des malformations cardiaques de naissance pour le mois d'octobre prochain suscite l'inquiétude des parents de ces enfants et des médecins traitants tout à la fois. Ces enfants devaient être pris en charge par l'hôpital spécialisé de Bousmaïl, à Alger. «Cela fait plus d'une année que les médecins ont diagnostiqué un trou dans le cœur, et, depuis, je n'ai pas réussi à obtenir un rendez-vous de consultation pour mon fils à Alger, car la spécialité de chirurgie cardiaque infantile n'existe pas dans les hôpitaux d'Oran. C'est ainsi que les médecins des services des maladies cardiaques à Oran ont procédé, il y a de cela deux mois, au transfert du dossier médical de mon enfant vers un hôpital spécialisé à Alger. Les nouveau-nés concernés par ces interventions chirurgicales devaient être transférés, ces jours-ci, à Alger, pour y subir les examens médicaux précédant l'intervention chirurgicale. Malheureusement, nous venons d'apprendre que ces rendez-vous de consultations ont été reportés pour le mois d'octobre prochain, alors que ceux de l'intervention chirurgicale ne sont pas encore fixés, car seules les consultations médicales sont en mesure de fixer les rendez-vous des interventions chirurgicales. A mon avis, la seule solution à ce type de problèmes récurrents réside dans l'ouverture de cette spécialité au niveau du service des maladies cardiaques du CHU d'Oran. Il est inconcevable qu'un malade attende des mois pour se faire consulter et encore d'autres mois pour se faire opérer !», dira le père d'un nouveau-né souffrant d'une malformation cardiaque. Un autre père d'un enfant de deux ans souffrant également d'une malformation cardiaque, habitant dans la commune de Sig précise : «Nous nous déplaçons, chaque semaine, de Sig vers Oran pour nous informer des rendez-vous du transfert de nos malades vers l'hôpital d'Alger où ils doivent se faire opérer, et, à ce jour, aucune information ne nous a été donnée à ce sujet. Cela fait plus de trois mois que la décision du transfert a été prise, mais les démarches dans ce sens semblent être entravées». Pour plus d'éclaircissement sur cette question, un responsable du service cardiaque révèle : «Nous avons été nous-mêmes surpris par la décision du report qui nous a été notifiée cette semaine. Initialement, les consultations précédant les interventions chirurgicales au profit de dix enfants devaient être effectuées incessamment, et elles viennent d'être reportées pour le mois d'octobre prochain… Aucune décision sur ce report ne nous a été notifiée. Nous sommes, toutefois, en contact permanent avec l'hôpital de Bousmaïl, à Tipaza, pour suivre de plus près cette question». D'autres médecins de ce service révèlent : «Il est question de former des médecins spécialistes en cardiologie infantile afin de renforcer l'encadrement médical au niveau des établissements de l'Oranie. Il y a lieu de constater que les anomalies cardiaques, notamment les malformations, atteignent de plus en plus de nouveaux nés. Il y a lieu de savoir qu'actuellement le CHUO ne prend en charge que les adultes. Pour les bébés, leurs consultations et leurs interventions chirurgicales sont effectuées au niveau de l'hôpital de Bousmaïl, à Alger, qui examine, chaque mois, des dizaines de dossiers provenant d'Oran. S'agissant de la décision du report, elle est certainement due à la grande pression que subit l'établissement hospitalier spécialisé en la matière qui prend en charge les cas provenant des quatre coins du pays». Il est intéressant de savoir que depuis le début de l'année, 7 bébés souffrant de malformations cardiaques originaires de la région de l'Oranie ont bénéficié d'une prise en charge au niveau de l'hôpital de Bousmaïl d'Alger.