Après avoir été agressé et violenté par un groupe de jeunes au quartier d'El-Hamri où il réside, le dénommé, T.N., se présente au poste de police pour y déposer une plainte. Sentant qu'il y avait anguille sous roche, il est soumis à une fouille. Et là, les policiers trouvent, dans la poche de son pantalon, une quantité de 70 grammes de kif. Face à cette situation, le mis en cause explique aux enquêteurs que ces jeunes lui devaient une somme de 20.000 DA. Ne pouvant pas le rembourser, ils lui glissent donc cette quantité de kif dans la poche, en guise de remboursement. Toutefois, il se ravisera et dira qu'il ne savait pas qu'il avait du kif dans la poche. «Sinon, dira-t-il aux policiers, je ne serai pas venu au commissariat avec des stupéfiants sur moi». Présenté devant le magistrat instructeur, il a été écroué pour détention et commercialisation de stupéfiants. Jugé en première instance, il est condamné par le tribunal d'Oran à la peine de sept ans de prison ferme. Appelé, hier, devant la cour d'appel, il dit au président de l'audience que dans cette affaire, il est plus victime que prévenu. «Votre Honneur, ils m'ont frappé et ont voulu m'accuser de trafic de stupéfiants en me mettant du kif dans la poche». En le fixant, le magistrat de l'audience lui rétorquera: «Alors, vous ne saviez pas que vous aviez du kif dans la poche. Mais, lors de votre première déclaration, c'est bien le contraire que vous avez dit et vous vous êtes même contredit». «Non, votre Honneur», insistera le prévenu. Lors de son réquisitoire, le représentant du ministère public demandera le maintien de la première peine. La défense du mis en cause, quant à elle, plaidera la non culpabilité de son mandant.