La deuxième édition du festival de la musique et de la chanson oranaises, qui a été inaugurée mercredi en soirée au théâtre de verdure Hasni-Chekroun d'Oran n'a pas échappé à la critique. De jeunes chanteurs comme ceux dont le chemin est déjà tracé dans le domaine, à l'instar de Souad Bouali, n'ont pas épargné les organisateurs. L'un des jeunes chanteurs déçu n'est autre que Saïd El-Wahrani qui n'a pas été retenu. «On m'a dit que mon CD a été égaré. Je ne comprends pas pourquoi cela tombe sur moi au moment où je viens de signer un produit de très bonne facture. C'est à croire qu'on l'a fait exprès. Autrement, ceux qui avaient été chargés du choix des artistes doivent avouer qu'ils n'ont pas été à la hauteur de la confiance placée en eux», dit-il, visiblement contrarié. L'autre jeune artiste à tomber en flamme sur les organisateurs s'appelle Amel Okbi. «Quand j'ai demandé pourquoi on m'a écarté de la course, on m'a rétorqué que j'ai été lauréate lors de la dernière édition (elle s'était classée troisième, ndlr). Mais alors comment expliquer la présence de lauréats de l'année dernière?» lance-t-elle. Mais cette insatisfaction, on ne la retrouve pas seulement chez les jeunes chanteurs seulement. Souad Bouali n'a pas été tendre. «J'ai été invitée puis on m'a signifié que je n'étais pas programmée. Pourquoi? Que se passe-t-il donc dans ce festival censé réunir les voix de la chanson oranaise?» dit-elle avant de lancer: «Rana h'na! Li bgha bgha walli krah krah» (Nous sommes là, qu'on le veuille ou pas!). L'artiste relèvera par ailleurs «un problème de sonorisation qui ne permet par aux jeunes chanteurs de démontrer leur talent et de mieux mettre en évidence leurs cordes vocales". Pour revenir à la cérémonie de mercredi, elle a été marquée par la présence de l'inspecteur général du ministère de la Culture, de nombreux hommes de la culture et des arts, du doyen de la chanson oranaise Blaoui Houari, des autorités locales et d'un public nombreux, gratifiée en clôture de la soirée par un bouquet de chansons de Baroudi Bekhadda. Le public a vibré en effet avec "Winkoum ya lahbab", "El-Wacham", "Seradj Ya fares", "Rani M-hayer" et "Essaif H'laoua". Interrogé hors de la scène, le chanteur dira que «le festival est une bonne opportunité pour les jeunes de montrer leur talent et de s'affirmer afin de prendre le flambeau de la relève». Volet concourants, il y a eu au premier jour Aïdi Adda, une découverte de l'émission "Alhane wa chabab", qui a interprété "Ya lahmam" du défunt Ahmed Wahby. "Il a une belle voix qui mérite d'être travaillé, a fait remarquer un professionnel qui soutient que ce jeune manque de présence sur scène», rapportait l'aps. L'autre chanteuse prometteuse a pour nom Amel Atbi, celle-là qui a raflé la première place l'année dernière. Optant pareillement pour le répertoire chansons d'Ahmed Wahby, elle a gratifié le public de "Ya oualfi" et "Lik nachki ya rabi". Dommage qu'elle n'ait pas interprété sa chanson dédiée au saint patron Sidi El-Houari, "Gountass Wahran". Et en cette soirée inaugurale, il n'y avait pas que la musique et la chanson. La poésie était également à l'honneur. En effet, cheikh El-Andaloussi a apporté sa touche à ce rendez-vous qui devait se poursuivre dans la soirée du jeudi avec la programmation de Houari Kaskass, Belmokhtar Morsli, Messabih Hadj, Bentata Saïd, Saber Houari et Sid Ahmed Gotal, avant de les voir céder la scène à Abdelkader Khaldi qui a émerveillé le public avec ses chansons puisées dans le terroir bédoui.