Le CNES monte de nouveau au créneau et menace de perturber la prochaine rentrée universitaire à travers une grève. La raison, la circulaire du Premier ministre portant abrogation du décret 06-208 du 13 juin 2006 fixant les modalités de transfert du droit au bail des logements à caractère social affectés aux administrations, institutions et organismes publics et le gel de toutes les opérations liées à son application. Dans son communiqué rendu public hier, le CNES se permet une dérision en soulignant qu'«il ne s'agit nullement pour les enseignants chercheurs de villas cossues des quartiers résidentiels, acquises au dinar symbolique, mais juste de modestes logements sociaux de type F2 et F3 des banlieues populaires chèrement payés à la sueur du front et à la suite de longues luttes syndicales des plus éprouvantes». Le syndicat des enseignants du Supérieur "regrette (dans son document) et s'indigne de cette démarche unilatérale excluant une fois de plus les partenaires sociaux". Il considère que "cette fuite en avant remettra, sans aucun doute, en cause le caractère de partenariat construit ces dernières années avec la tutelle et pour lequel le CNES n'a lésiné aucun effort". Le syndicat "rappelle que la primauté de l'annonce de ce décret abrogé -puisque les enseignants chercheurs sont les plus touchés par cette mesure- a été faite de manière exclusive au CNES lors d'une réunion avec le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le 30 mai 2006, sanctionnée par un PV cosigné par les deux parties". Le syndicat n'écarte pas ainsi de se lancer dans un débrayage au risque de reporter la rentrée universitaire qui, d'ordinaire déjà, connaît des retards considérables. «Le CNES, tout en étant disponible pour un dialogue sérieux et constructif, prévient que cette sentence, en sus du retard considérable du régime indemnitaire, compromettra sérieusement la rentrée universitaire qui s'annonce ainsi sous de mauvais auspices", lit-on dans le communiqué. L'option de la grève est envisagée par le CNES qui compte convoquer dans les plus brefs délais une session extraordinaire de son Conseil National pour décider des actions à entrevoir afin de faire valoir ses droits.