Selon le premier responsable du Cnes, le dossier des 3 000 logements sera réexaminé par le Premier ministre lors du prochain Conseil de gouvernement prévu le 30 septembre. Selon le responsable du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), le ministère de tutelle va ouvrir le dialogue avec les syndicats autonomes durant la première semaine du mois d'octobre. Le premier responsable du syndicat, M. Malik Rahmani, a expliqué que son organisation va saisir cette occasion pour aborder toutes les revendications syndicales et soulever les dossiers sensibles du secteur, notamment celui du régime indemnitaire revendiqué par le Cnes depuis des années. Il faut savoir que le Conseil de l'enseignement supérieur avait menacé, le 13 septembre dernier, de revenir à la protestation, bloquant ainsi la rentrée universitaire. Selon M. Rahmani, le ministère de l'Enseignement supérieur a accepté d'ouvrir le dossier des logements des enseignants universitaires. “Ce n'est que mercredi dernier que nous avons reçu la décision de la réouverture du dossier des logements bloqués par le Premier ministre”, a-t-il expliqué. À titre de rappel, il s'agit du dossier de 3 000 logements qui devaient être attribués aux enseignants du supérieur. Mais au moment où la communauté universitaire attendait la concrétisation des engagements des pouvoirs publics sur ce dossier pour parachever un processus entamé depuis la promulgation du décret 06-208 du 13 juin 2006 — fixant les modalités de transfert du droit au bail des logements à caractère social affectés aux administrations, institutions et organismes publics —, le Premier ministre a ordonné le 20 juillet 2009 l'abrogation dudit décret et le gel de toutes les opérations liées à son application. Selon notre interlocuteur, M. Ahmed Ouyahia va réexaminer le dossier des 3 000 logements, le 30 septembre prochain, lors du Conseil de gouvernement. “Lorsque M. Ouyahia a gelé ce décret, il a évoqué la non-réglementation des transferts de bail établi par l'ex-Chef du gouvernement M. Abdelaziz Belkhadem. Ce décret sera revu et étudié fin septembre prochain”, a-t-il ajouté. Pour le responsable syndical, l'idée d'une reprise de la grève n'est pas à écarter, car cela dépendra de la décision du Conseil de gouvernement et de leur prochaine rencontre avec le ministre de l'Enseignement supérieur. “L'université est en stand-by. Notre décision de revenir à la protestation dépend de la réforme du décret 06-208 du 13 juin 2006. Bien que nous ayons eu des promesses que le nouveau décret ne touchera pas les acquis décrochés, le Premier ministre devra régler une fois pour toutes le problème des 3 000 logements domaniaux qui sont toujours en suspens”, a-t-il précisé. Au sujet du dossier du régime indemnitaire ainsi que la revalorisation des salaires, le Cnes revendique l'ouverture des négociations dans les plus brefs délais. Au sujet de la prochaine tripartite, dont la date n'est pas encore arrêtée, le Cnes estime que la participation des syndicats autonomes est “primordiale”, car l'UGTA n'est pas la seule à même de défendre l'intérêt des travailleurs algériens. “C'est malheureux que le gouvernement persiste dans sa politique de marginalisation, interdisant ainsi la participation des syndicats autonomes à la tripartite”, a-t-il estimé. Cependant, le Cnes n'a pas encore dit son dernier mot et menace de revenir à la grève dans le cas où leurs revendications ne seraient pas prises en charge par le gouvernement. Il est à noter que ce syndicat prépare un conseil national extraordinaire — prévu pour la mi-octobre — où toutes les décisions gouvernementales concernant le secteur de l'enseignement supérieur seront abordées. Nabila Afroun