Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) pourrait paralyser la rentrée universitaire en boycottant les examens de rattrapage prévus juste après la rentrée qui aura lieu le 13 septembre. La décision définitive n'est toujours pas prise, mais le CNES se réunira en session extraordinaire dans les plus brefs délais afin de trancher et d'annoncer officiellement sa décision. « Il est fort probable que les enseignants boycotteront les examens de rattrapage. Il y a une possibilité de bloquer cette rentrée universitaire », a affirmé à El Watan Week-end M. Rahmani, coordinateur du CNES. Le syndicaliste appelle les enseignants à rester plus que jamais vigilants et mobilisés autour de leur syndicat pour la satisfaction totale de leurs revendications et acquis socioprofessionnels. « La rentrée sera sérieusement compromise », avertit M. Rahmani, en affirmant que le syndicat reste néanmoins disponible pour un dialogue sérieux et constructif. Cette nouvelle action du CNES est déclenchée suite à la nouvelle instruction du Premier ministre, datée du 20 juillet dernier, ordonnant tout simplement l'abrogation du décret 06-208 du 13 juin 2006 fixant les modalités de transfert du droit au bail des logements à caractère social affectés aux administrations, institutions et organismes publics et le gel de toutes les opérations liées à son application. Surpris par cette abrogation, le CNES avait affirmé mercredi dernier dans un communiqué qu'« au moment où la communauté universitaire attendait la concrétisation des engagements des pouvoirs publics sur la question du logement, une instruction du Premier ministre ordonne l'abrogation du décret et le gel de toutes les opérations liées à son application ». Le CNES s'indigne contre cette démarche unilatérale excluant une fois de plus les partenaires sociaux de toute décision. « Cette fuite en avant remettra sans aucun doute en cause le caractère de partenariat construit ces dernières années avec la tutelle et pour lequel le CNES n'a lésiné sur aucun effort », affirme le syndicat. « Le CNES souligne qu'il s'agit simplement de modestes logements sociaux de type F2 et F3 dans des banlieues populaires chèrement payés à la sueur du front et à la suite de longues luttes syndicales des plus éprouvantes ».