Pour la clôture de son programme d'activités culturelles spécial ramadhan, le Théâtre Abdelkader Alloula a accueilli le groupe Hadra Universal qui a donné un remarquable concert de musique alliant rythmes gnawi et raï. La formation musicale oranaise a pu prouver son ancrage auprès des jeunes en réussissant à drainer à son concert un nombreux public de mélomanes si bien que la soirée musicale se déroulera dans un théâtre archicomble. Le concert de musique a été scindé en deux parties, la première dominée par les rythmes gnawi et la seconde dédiée au genre raï. Et pour attiser une ambiance déjà surchauffée, la soirée débutait à partir du parterre avec la tonitruante rentrée dans la salle d'un groupe de percussionnistes qui a traversé la salle avant de monter sur scène et donner le coup d'envoi du concert. C'est le chanteur Mohamed Béréa qui a eu le privilège d'animer la première partie, où les rythmes gnawi étaient à l'honneur. Si les rythmes syncopés du goumbri ont réussi à entraîner un public déjà conquis, le chanteur a eu, par contre, de la peine pour imposer sa voix, étouffée par la fougue d'un orchestre où le son des cuivres était prédominant. Mais en dépit de ce handicap, il a présenté un florilège d'une dizaine de chansons qui ont fait tanguer l'assistance mais où les paroles étaient à peine perceptibles. Cela n'a pas empêché le public d'exprimer sa totale adhésion, en reprenant en chœur l'incontournable «Goumari», présentée en deux versions. La deuxième partie de la soirée a été dédiée au genre raï avec, en vedette, Cheb Majid, qui n'a éprouvé aucune difficulté pour enflammer le public. Le neveu de Khaled, qui prend soin à imiter, dans la voix et dans le geste, la star du raï, en puisant dans son répertoire, a réussi à créer une véritable osmose avec le public dès l'entame, en débutant avec «Ya rayi» pour poursuivre avec «Trig Elissi», «Raba el-harraba» et «El-Hmama» qui ont fait danser les mélomanes en délire. «Le spectacle est dans la salle», lançait un auteur dramatique habitué du théâtre, étonné par un tel élan d'enthousiasme. Le parterre s'est transformé, en effet, en véritable piste de danse où le public se laissait aller au défoulement. Le tour de chant incluait naturellement d'autres titres célèbres de la star internationale, à l'instar de «Sidi Rabi», «Lillah Ya Djazaïr» qui a été reprise en chœur par le public, «La Liberté», «Raïkoum», «Delali ‘ala Ezzerga» et, enfin, l'incontournable «Aïcha». La soirée musicale a été clôturée par un duo où les deux chanteurs de la formation Hadra Universal sont montés sur scène pour entonner un hymne au pays, la célèbre chanson de Mami, «Bladi hiya el djazaïr».