Ils s'appellent Belkacem, Mohand, Ahmed, Allel, Youcef et Toto. Ils sont jeunes et ont du talent à revendre. Ils sont les membres de la formation Harmonica. Et cela, ils l'ont exprimé, avant-hier, à Sidi Fredj. Et plus précisément au Casif. Ils ont eu l'insigne honneur d'animer la clôture des soirées estivales organisées sous les auspices de l'Office national de la culture et de l'information(ONCI). Et ce, à la veille du mois du Ramadhan. Après le passage d'artistes comme Ali Deek, Waed, Lotfi Double Kanon, Bilal, Saber Rebaï, Latifa Raâfat, Réda Sika, Samir Toumi ou encore Zahouania, au Casif de Sidi Fredj, à Alger, la boucle a été bouclée par le groupe Harmonica. Portant bien et bon son nom, cette formation fait dans l'art… pas du tout mineur. Mais un art majeur ! Bien qu'elle ne joue pas de l'harmonica, elle distille et file du très bon son. Bref, un band « philharmonique » ne faisant guère dans l'easy listening. Mais dans un registre instrumental et instrumentiste d'excellente facture. Un compromis, une alchimie fusionnelle et autre direction orchestrale alliant avec justesse et finesse le précieux legs musical du terroir tel le chaâbi, l'andalou, le assimi, le diwan et les tonalités des West Indies (Caraïbes), du Maghreb (United), le gnawi, le pop-rock, le jazz, l'afro-beat et voire l'electro. Ainsi, Harmonica interprétera Salam Waâlikou, Samaoui, Balaïdji ou encore Hamouda, au grand bonheur d'un public acquis à leur marque de fabrique personnelle et personnalisée. Une communion qui invitera les jeunes à « s'éclater sur le dancefloor ». Kings of harmony Une bande… originale, Harmonica ! « Harmonica, c'est un dérivé de l'harmonie. Notre mission est d'harmoniser la musique du terroir national. Le chaâbi, le gnawi, l'assili, le hawzi, avec du rock, pop, blues… Et du mode pentatonique. Faire de l'improvisation sur des gnawi, blues, c'est la même chose. C'est le même mode. Alors, cela n'est pas difficile pour nous. Ce qui prime, c'est la musique traditionnelle, son âme et sa substance. Le terroir à l'état brut. L'harmoniser, pourquoi pas ? Ajouté des accords, des cordes basses, une batterie, des percussions, bongos, congas, des claviers… Et puis, des fois, on intègre une section cuivre. Parce que note style nécessite des attaques, des solos-cuivre. Pour le punch ! », nous confiera Allel Birlakhdar, chanteur et pianiste de Harmonica. La première partie du spectacle a été assurée par un groupe venant d'Oran, Hadra Universelle, dont c'était la toute première scène en dehors d'El Bahia. Ainsi, lors de cette sortie inaugurale à Alger, ce big band, constitué d'une dizaine de musiciens, a agréablement surpris le public de par un son frais, groove, reggae, afro-beat et bien sûr diwan de Sidi B'lal. Cette « procession » d'Oran, en exécutant le standard Ghomari, a été saluée chaleureusement. L'interlude entre les deux concerts, les organisateurs des soirées estivales du Casif, l'ONCI, ont salué l'effort consenti par les médias, audiovisuels et presse écrite, lors cette animation culturelle et divertissante. L'humoriste et comédien Bessam a réussi à décoincer les zygomatiques du public. Et le MC (Maïtre de cérémonie) était Samir Meftah, responsable de la communication. 45 000 spectateurs « Sincèrement, il y a eu un véritable changement. Sur le plan de l'affluence des familles, des médias. .. Il y a eu environ plus de 400 participants étrangers entre artistes et musiciens lors de ces 40 jours écoulés. C'est-à-dire entre juillet et début août. Et plus de 500 participants algériens. Soit 45 000 spectateurs (en cumulé) ayant fréquenté le Théâtre de plein air du Casif. Je pense que le résultat est positif cette année. Mais il faut maintenir le cap et continuer dans la même dynamique. On a donné l'occasion à beaucoup de jeunes artistes algériens de venir se produire sur la scène du Casif. Il y a eu 40 jeunes artistes d'Alhan Wa Chabab. On les a repris, en les promouvant. On a donné une chance à tout le monde. Mais il y a des artistes qui sont mécontents. Cet organisme ne peut pas avoir une ‘‘surcharge''. Il peut supporter un quintal, mais pas trois. Durant le Ramadhan, il y aura aussi une forte participation. Soit 23 jours de spectacles aux salles El Mougar et Atlas à Alger. Ainsi qu'une dizaine de concerts à travers les wilayas présentés par 400 personnes. Et une centaine d'artistes et musiciens venant de Palestine, Maroc, Tunisie, Arabie Séoudite, Syrie, Jordanie, d'Afrique du Sud », déclarera, M. Lakhdar Bentorki, directeur de l'ONCI, à propos du programme estival au Casif de Sidi Fredj. http://www.myspace.com/harmonica