Les protestations d'El Ançor, sont entrées hier, dans leur quatrième journée. Les manifestants ont ainsi commis des émeutes, en brûlant des biens et ont procédé à la fermeture des routes, en les barrant avec des pneus en flammes. Les services de la gendarmerie sont intervenus pour disperser la foule, à l'aide de bombes lacrymogènes, ce qui a engendré une grande anarchie, suite à laquelle, la brigade anti-émeutes a encerclé toute la commune. La confrontation entre émeutiers et forces de l'ordre, fera plusieurs blessés, dont quatre dans un état grave et une dizaine d'arrestations. La commune d'El Ançor était, hier, la scène à des dépassements dangereux, dont les auteurs n'étaient autres que les jeunes habitants de cette même commune qui se sont révoltés contre ce qu'ils appellent «la hogra» et leur marginalisation de la part des autorités locales, qui se sont vite dépêchées sur les lieux dans l'intention d'appliquer la décision de la wilaya d'Oran, celle d'évacuer la route. Ce qui incitera plus la colère des protestants qui répliqueront à leur manière en brûlant tous les équipements des deux carrières, y compris les camions et une grue, et ne manqueront pas d'utiliser des pierres et des cocktails Molotov, ce qui obligera les forces de l'ordre à riposter en leur lançant des bombes lacrymogènes. Ces confrontations ont transformé les rues de la commune en un véritable désastre. En signe de solidarité, les écoliers se sont abstenus, de leur côté, de suivre leurs cours et selon un citoyen qui a gardé l'anonymat, il dira: «Notre protestation était pacifique. On voulait seulement dénoncer le calvaire que nous vivons quotidiennement, à cause des deux carrières. Nous avons demandé de négocier avec les parties concernées, pour tenter de trouver une solution urgente à ce problème, sauf que nous avons été surpris par les gendarmes et la brigade anti-émeutes, qui a encerclé les lieux, dans l'intention de nous disperser.» L. Kaddour, un autre citoyen, très inquiet pour son fils qu'il n'a pas vu depuis son départ à l'école: «Nous n'avions nullement l'intention que tout ceci se transforme en émeutes, les autorités n'ayant accordé aucune importance à notre situation, ce qui a accentué la question. L'état actuel des choses a amplifié notre inquiétude, notamment que je n'ai pas revu mon fils, âgé de 10 ans, depuis qu'il est parti à l'école.» La clinique d'El Ançor a, elle aussi, été touchée par ces émeutes, vu le gaz lacrymogène qui a pénétré dans la polyclinique, ce qui a provoqué l'évanouissement d'un infirmier. Le bilan des émeutes fait état de 32 blessés, dont 5 dans un état grave, parmi eux, un employé turc dans l'une des carrières. On apprend qu'ils ont tous été transférés vers l'hôpital de Aïn El Türck, selon des sources médicales sûres. Nos sources ajouteront que le staff médical de la clinique a été soutenu par d'autres infirmiers de la clinique de Bousfer et de Trouville. Des sources rapprochées de l'hôpital de Aïn El Türck, affirment avoir enregistré plus de 10 blessés chez les éléments de la gendarmerie. Selon les citoyens contestataires, ces émeutes ont engendré l'arrestation de 26 personnes, parmi eux, des femmes, des mineurs et des écoliers que les citoyens avaient d'ailleurs demandé de laisser partir, tout en menaçant de continuer leurs actes de violence, au cas où ces carrières n'arrêtaient pas leurs activités. Notons que le chef de la brigade de la gendarmerie avait confisqué les appareils photos de plusieurs journalistes puis ont effacé quelques photos prises.