Les gendarmes ont dû recourir à l'usage de bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants. La petite localité d'El Ançor, située à une trentaine de kilomètres à l'ouest d'Oran, a renoué hier avec les émeutes déclenchées par ses habitants qui sont sortis dans la rue pour exiger la fermeture immédiate des trois carrières spécialisées dans l'extraction des agrégats. La situation a dégénéré suite aux violents affrontements ayant opposé les gendarmes de la corniche oranaise aux manifestants. Au moins une vingtaine de personnes ont été blessées, dont trois dans un état grave. Elles ont été évacuées en urgence vers l'hôpital de Aïn El Türck, selon les émeutiers. Selon les mêmes sources, près de 18 arrestations ont été opérées. Pour sa part, le colonel Bidel, commandant du groupement de la Gendarmerie nationale d'Oran a fait état de deux blessés parmi les 2000 manifestants. Cependant, le bilan des blessés et des arrestations pourrait s'allonger. Les émeutes risquent de reprendre à tout moment. Le climat est électrique et les manifestants affichaient une volonté d' en découdre avec les brigades antiémeute. La petite localité d'El Ançor a, en un laps de temps, changé de look. Les émeutes ont été déclenchées après que les manifestants se soient vu interdire de tenir leur éternel sit-in devant les trois carrières d'El Ançor pour exiger leur fermeture immédiate. Sans sommation ni avertissement, le sit-in a tourné en émeute, marquée par de violents affrontements, après que les gendarmes de ladite localité, soutenus par d'autres éléments dépêchés des localités limitrophes, sont intervenus pour disperser la foule rassemblée près des trois carrières décriées, ont déploré plusieurs manifestants. La riposte des jeunes d'El Ançor a été instantanée avec des jets de pierres. Les gendarmes ont dû recourir à l'usage de bombes lacrymogènes. Déchaînés, les jeunes ont alors mis le feu à des pneus sur la chaussée et barricadé plusieurs routes reliant plusieurs quartiers de la commune côtière d'El Ançor et se sont attaqués à la base de vie d'une entreprise turque faisant, au moins quatre blessés parmi les travailleurs et saccageant plusieurs engins. Le dégagement des fumées pestilentielles dans l'atmosphère a rendu l'air irrespirable, ont-ils dénoncé. Ils ajoutent que leurs enfants souffrent de maladies respiratoires, notamment d'asthme et de bronchites chroniques. Sur un autre plan, ayant tenté de prendre attache avec le commandement de la brigade de Gendarmerie nationale de Aïn El Turck, et ce, pour s'enquérir des raisons principales qui ont déclenché l'émeute, les dégâts causés par les affrontements, le nombre de blessés recensés et le bilan des arrestations opérées en vain. «J'ai du travail à faire» s'est contenté de nous répondre M.Kebaili, Commandant de la compagnie d'Aïn El Turck que nous avions contacté par téléphone.