L'implantation d'une usine de tabac en plein centre-ville de Mostaganem pose un sérieux problème de santé publique, augmentant le risque de cancer et provoquant une altération de la fonction respiratoire en aggravant les probabilités de voir survenir un asthme ou une bronchite chronique. Ainsi et si dans certains pays les partisans de anti-tabagisme, qui se sont battus pour des espaces non fumeurs, ont pu avoir gain de cause, la cigarette étant désormais interdite dans les endroits publics, ici on se permet de laisser une usine de tabac produire le danger dans une zone de dense habitation. La SNTA est située, en effet, en plein-centre ville à Mostaganem, au quartier La Pépinière, à côté du lycée Ould-Kablia. Quand on passe devant le gigantesque bâtiment, une forte odeur vous transgresse le nez et les yeux sont agressés. «Dieu sait combien de gens ont choppé des maladies respiratoires et des cancers à cause des odeurs et des fumées qui s'échappent de l'usine», dira un habitant du quartier qui ajoute: «Malheureusement, on a apparemment pris la sale habitude à tout mettre sur le dos du mektoub.» Pourtant les habitants du quartier dressent un constat guère reluisant de leur quotidien, en pointant du doigt cette usine de tabac qui est «source de maladies respiratoires à cause des odeurs nauséabondes et de la fumée qui s'en dégagent». «Cette usine, estime un habitant, nous pollue l'existence» par les émanations de gaz pestilentielles provenant de la fabrique. «Sa place n'est pas ici!» lance-il agacé par cette présence dangereuse en tenant à rappeler que «20% des non-fumeurs attrapent, selon des études, des maladies cardio-vasculaires et des cancers de poumon». C'est le tabagisme passif qui correspond à l'inhalation involontaire de la fumée dégagée dans l'entourage. Et les spécialistes affirment unanimement que «l'exposition pendant de longues périodes dans des endroits où nous passons plus de 80% de notre temps expose davantage aux effets néfastes que la pollution atmosphérique». Ce tabagisme, qui augmente de 50% les risques de faire un infarctus, est même responsable de 3000 à 6000 morts par an chez des personnes qui ne fument pas.