L'Algérie a été retenue comme pays-symbole pour le lancement du programme de l'union internationale contre les maladies respiratoires chroniques relevant de l'OMS, a indiqué mercredi à Alger le président de ce programme, a rapporté l'APS à l'occasion de la 2e journée du congrès mondial d'allergologie, d'asthmologie et d'immunologie clinique. « L'Algérie, premier Etat au monde à avoir proposé un programme dans ce domaine, a contribué à l'enrichissement de ce dossier au niveau mondial », a souligné le professeur Jean Bosquet de l'université de Montpellier (France). Le représentant onusien a relevé qu'un milliard de personnes dans le monde sont exposées à des allergies de toutes sortes et un milliard à la pollution atmosphérique, indiquant qu'un sixième de la population mondiale souffre de maladies respiratoires diverses et 400 millions sont atteints d'asthme. Les maladies respiratoires et les allergies sont à l'origine de la mort précoce de près de 4 millions de personnes en plus des coûts élevés des prises en charge qu'elles engendrent. Il a, par ailleurs, appelé à la conjugaison des efforts et à la coopération entre les Etats pour lutter contre ces maladies et renforcer les programmes dans tous les pays, en vue d'aboutir à un résultat. Le programme de l'Alliance mondiale contre les maladies allergiques et respiratoires chroniques permettra de recueillir de nouveaux indices pour déceler les facteurs déclenchants de ces maladies respiratoires et allergiques, dont la pollution, le tabagisme et autres facteurs professionnels et génétiques. Le programme proposera, en outre, une stratégie de mise en œuvre des recommandations relatives à la prise en charge et à la surveillance de ces maladies. Par ailleurs, la Société algérienne d'asthmologie, d'allergologie et d'immunologie clinique a annoncé le lancement, à Alger, d'une enquête pilote en Afrique dans le cadre du programme de l'Alliance mondiale contre les maladies allergiques et respiratoires chroniques. A l'issue du congrès de trois jours, organisé par l'association à Alger, les participants ont recommandé la mise en place d'enquêtes épidémiologiques nationales sur l'ampleur du problème posé par les maladies allergiques (asthme, rhinite- allergique, allergies alimentaires) ainsi que les autres maladies respiratoires chroniques (bronchites chroniques, maladies de l'apnée du sommeil, hypertension pulmonaire). UN PROGRAMME NATIONAL DE DIAGNOSTIC Ils ont également appelé à la mise en place d'un programme national de diagnostic, de traitement et de prévention de l'asthme bronchique ainsi que d'un programme de lutte contre le tabagisme. Un registre national de déclaration des allergies professionnelles et un Observatoire national des asthmes professionnels figurent aussi parmi les recommandations, afin de mieux diagnostiquer et de mieux parer à ces maladies professionnelles. Les spécialistes ont, en outre, appelé à la mise en place au niveau des régions sanitaires du pays, de centres spécialisés dans la prise en charge des allergies aux venins d'hyménoptères (piqûres d'insectes, allergies alimentaires et médicamenteuses) et à l'équipement des structures concernées. Il s'agira également d'organiser des stages de perfectionnement destinés aux médecins généralistes, aux pédiatres, pneumologues, ORL, médecins du travail, dermatologues, ophtalmologues et immunologistes exerçant dans les services hospitaliers. Dans le domaine de la formation, les participants ont proposé aux ministères de la santé, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique un programme national de formation médicale continue obligatoire en direction des médecins généralistes et spécialistes, à l'instar des pays développés en vue de prendre en charge les maladies respiratoires. L'Algérie abritera en 2008, selon l'APS, le premier congrès euro-africain sur les maladies respiratoires et allergiques. A noter que 20 000 cas de tuberculose sont enregistrés annuellement en Algérie ainsi que 10 000 cas de maladies contagieuses et près d'un million de personnes souffrent d'asthme et 3 millions de bronchites chroniques, révèlent les statistiques de l'Association algérienne des asthmatiques. D'autres maladies sont également recensées dont les maladies professionnelles, les maladies de l'apnée du sommeil et l'hypertension respiratoire, ajoute la même source. Les spécialistes de la santé publique en Algérie estiment qu'en dépit de la prise en charge de ces nombreuses maladies, elles restent très répandues en l'absence d'un programme national de lutte et de prévention.