L'annonce de l'Algérie de réviser des clauses de l'accord d'association avec l'UE a eu effet de provoquer la visite du commissaire européen de l'Elargissement et de la Politique européenne de voisinage, M. Stefan Fule. Ce dernier devra effectuer une escale en Algérie, les 19 et 20 mai. M. Fule s'entretiendra, au cours de son séjour, avec les hauts responsables politiques algériens. Les questions régionales et internationales d'intérêt commun seront également abordées. Ainsi, les dernières déclarations des responsables algériens sur l'accord d'association avec l'UE commencent à provoquer des vagues sur un lac, jusqu'ici, calme. Cette visite intervient au lendemain des déclarations du ministre du Commerce qui a évoqué l'intention de l'Algérie de demander la révision des clauses de l'accord. L'escale à Alger du commissaire européen, qui intervient aussi à la veille de la 5e session du Conseil d'association Algérie-UE prévue le 15 juin prochain au Luxembourg, sera l'occasion de «mieux préparer cette importante échéance et constitue un témoignage de l'intérêt qu'accordent les deux parties au renforcement de leurs relations de coopération et de dialogue», selon une note du ministère des Affaires étrangères. En marge de la visite de M. Stefan Fule, il sera procédé à la signature du mémorandum d'entente, relatif à la programmation financière 2011-2013, d'un montant de 172 millions d'euros, couvrant six (6) projets de coopération liés au développement durable, à la culture, à la croissance économique et à l'emploi. Mais en toile de fond de cette visite figure une volonté de l'Union européenne de calmer le jeu avec son partenaire algérien. Il y a quelques semaines, et en présence de l'ambassadeur de l'UE en Algérie, le directeur général du Commerce extérieur au niveau du ministère du Commerce a fait une évaluation préliminaire qui démontrait un accord d'association beaucoup plus profitable à l'UE qu'à l'Algérie. En terme de chiffres, l'on avait indiqué que «pour 1 dollar exporté vers l'UE, l'Algérie en importait pour 20 dollars». Les exportations algériennes hors hydrocarbures vers les pays de l'UE restent «marginales» et s'établissent à un (1) milliard de dollars en 2008, contre des importations de 20,8 milliards de dollars auprès de la même région. C'est ce déséquilibre qu'entend corriger l'Algérie avec son partenaire économique de la rive nord de la Méditerranée. Les Européens tentent, eux, de dépassionner le débat, en attendant le rendez-vous du 15 juin prochain, comme en témoigne cette visite du commissaire européen.