Le tout nouveau ministre de la Poste et des Technologies de l'Information et de la Communication, Moussa Benhamadi, s'est exprimé jeudi soir sur le dossier Djezzy, en expliquant qu'aucun délai ne peut être fixé pour son traitement qui est pris en charge au niveau du Premier ministre. «Ce dossier est sérieusement pris en charge par des experts auprès du cabinet du Premier ministre, il faudra attendre. Il s'agit de négociations de haut niveau dans le domaine financier et de l'organisation», a déclaré M. Benhamadi, confirmant au passage que ce dossier, où s'imbriquent intérêt économique et politique, n'est pas de son ressort. «La gestion du dossier relève des seules prérogatives du Premier ministre, seul habilité à se prononcer dans le strict respect de la loi algérienne et des intérêts du pays», a-t-il ajouté. S'agissant d'une éventuelle réaction des investisseurs étrangers face à la volonté des pouvoirs publics de revenir au monopole de l'Etat, avec l'achat des actions de Djezzy, le ministre, à l'instar de ses collègues qui ont eu à se prononcer sur ce dossier, fera valoir le principe de la souveraineté en soulignant que «chaque pays est souverain dans la prise de décision qu'il juge nécessaire pour la sauvegarde de ses intérêts économiques. Beaucoup de pays ont pris des mesures protectionnistes lorsque les circonstances l'exigeaient». La déclaration de M. Benhamadi survient dans le sillage des propos de Naguib Sawiris, le patron égyptien du groupe Orascom Télécom, qui affirmait mardi sur la chaîne de télévision Al Arabia qu'il y avait «encore des possibilités qu'Orascom ne se sépare pas de Djezzy, si les deux partenaires aplanissent les angles et arrivent à un accord». Pour M. Sawiris, la balle est dans le camp du Gouvernement algérien et tout dépendra de la proposition qu'il mettra sur la table. "La valeur marchande de OTA varie entre 5 et 7 milliards de dollars" avait-il estimé. "Nous avons reçu, en guise de réponse, une manifestation de la volonté de l'Etat algérien à engager les négociations. A présent, nous attendons qu'il nous appelle afin d'organiser les discussions», avait-il ajouté.