La secrétaire générale du parti des Travailleurs (PT) s'est félicitée des mesures courageuses introduites dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2010 (LFC 2010), notamment les articles relatifs à la protection de l'économie nationale. Elle a réitéré la volonté du PT de soutenir et d'accompagner toutes les mesures tendant à valoriser les richesses nationales et préserver l'économie locale au profit du peuple algérien. Mme Hanoune encourage le gouvernement à user de plus de sévérité pour un seul but: protéger l'économie nationale et la prémunir contre la fuite des capitaux. Elle se réjouira de l'introduction, entre autres, du droit de préemption et d'autres mesures telle celle dite 51/49 donnant la primauté au partenaire algérien. Durant la première session du comité central (CC), au lendemain de sa reconduction à la tête du PT, Hanoune a indiqué avoir eu des garanties de la part du ministre des Finances, lors de son audition par la commission des finances de l'APN, de la non–ouverture des banques publiques au capital étranger, revendication chère au PT. «Le ministre des Finances l'a dit à notre député, lors de la réunion de la commission des finances de l'APN.» Toutefois, M. Karim Djoudi n'a donné aucune garantie pour ce faire. Mme Hanoune indiquera que le grand argentier du pays a donné un engagement sur ce point. «Ceci dit, c'est un engagement qui n'est pas une garantie suffisante. Ils auraient pu introduire une disposition dans l'ordonnance relative à la monnaie et le crédit consacrant, justement, la non-ouverture des banques publiques au capital étranger dans le cadre du partenariat. De toute façon, nous introduirons une proposition de loi pour amender cette disposition». La diva du Parti des travailleurs a rendu compte, devant la presse, des travaux du CC dans lequel 7 points étaient inscrits à l'ordre du jour. Les ordonnances déposées à l'APN (Cour des comptes, monnaie et crédit, transfert des capitaux, LFC 2010, lutte contre la corruption) ont fait l'objet d'un examen approfondi. Le CC du PT a estimé que ces textes traduisent l'approfondissement de la nouvelle orientation économique du pays. Il a cependant déploré l'abrogation de deux dispositions contenues dans l'ancienne version de la loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption. Il s'agit de la dépossession des chefs de groupe parlementaire de transmettre les dossiers de corruption à la Cour des comptes. «C'est pourtant un droit démocratique. Cela signifie que l'Etat ne fait plus confiance à l'Assemblée en raison de sa nature, et prouve, si besoin est, qu'il faut absolument se diriger vers de véritables réformes politiques. Les actuelles institutions sont devenues obsolètes», renchérit Mme Hanoune qui ajoutera: «il faut supprimer l'amalgame entre le politique et le monde des affaires. Nous ne voulons pas devenir comme l'Egypte où les hommes d'affaires ont leurs représentants par le biais d'un quota qui leur est destiné. Nous sommes prêts à discuter avec l'ensemble des partis politiques pour préparer des élections libres». Revenant sur les ordonnances et ce qu'elle qualifie de correctifs apportés dans le cadre du retour du rôle de l'Etat en matière économique, elle dira que le PT n'est pas d'accord pour que le partenariat 51/49 inclue le privé algérien. «Nous sommes pour que le secteur public soit le seul concerné. Le privé peut être un prête-nom pour les entreprises étrangères». Mme Hanoune abordera, enfin, les revendications des intendants que son parti soutient. Des revendications, dira-t-elle, que même l'UGTA reconnaît. Le secteur de l'Education a été largement débattu lors du CC qui s'est opposé au contrat de performance annoncé par Benbouzid. «L'Education ne produit pas des boulons. Le contrat de performance signifie que des directeurs d'établissement seront contraints de falsifier les résultats pour préserver leurs postes». A propos des menaces de Benbouzid de licencier tout fonctionnaire de son secteur qui se serait absenté de son poste trois jours sans justificatifs, elle dira que le PT allait s'adresser au ministre de l'Education pour vérifier la véracité de cette déclaration. Auquel cas, c'est une remise en cause du droit de grève, une violation de la loi relative aux relations de travail et au statut général de la Fonction publique dont les dispositions prévoient les procédures disciplinaires. Il y a lieu de signaler que le bureau politique issu du 6e congrès a donné comme consigne de renforcer les rangs du parti et densifier la base militante en vue des futures échéances électorales qui pointent déjà le nez.