Les sections ordinales du Conseil de déontologie médicale d'Oran ont été élues jeudi dernier, élections qui ont connu un faible taux de participation. Mais les résultats proclamés, selon Dr Zellat et Dr Hammoud, deux conseillers de déontologie médicale, ont été, contre toute attente, annulés par le département de Djamel Ould Abbès. Cela a été confirmé par le président du Conseil de déontologie médicale, le Dr Barkat qui a tenu à préciser que "ces élections se sont déroulées normalement sur l'ensemble des wilayas, en présence de huissiers de justice, à l'exception d'Oran, Blida, Tlemcen et Annaba où le corps médical électeur a été empêché d'accéder aux bureaux de vote installés dans les établissements de santé». «L'opération sera donc réorganisée dans les prochains jours, notamment des les régions où le scrutin n'a pas eu lieu», a-t-il déclaré en ajoutant: «Il aurait été plus judicieux pour le ministère de tutelle de saisir le Conseil national au moins un mois avant le 7 octobre 2010, date des élections et l'annulation". La décision du ministère de la Santé n'a pas tardé, est-il aussi à noter, à provoquer un mouvement de protestation au sein des syndicats de la santé publique et nombre de praticiens appartenant au corps médical présents jeudi dernier à l'hôpital universitaire d'Oran ont considéré que "ce conseil n'apporte rien ni au corps médical, ni aux patients, ni même aux étudiants en sciences médicales", soutenant que son existence se limite «à récolter les cotisations annuelles du corps médical»… C'est ce qui explique peut-être que ce conseil soit boudé par beaucoup de praticiens. Nos interlocuteurs, les deux conseillers de déontologie médicale, affirment dans ce contexte qu'«il y aurait plus de 80% du corps médical, y compris les pharmaciens et les chirurgiens-dentistes, qui exercent le métier d'une manière illégale du fait de ne pas être inscrits sur les registres du Conseil de déontologie médicale appliqué et reconnu partout dans le monde"… Pour indication, les syndicats de la santé en Algérie continuent de revendiquer un Conseil de déontologie pour chaque spécialité, du fait que chacune d'elles a ses propres spécificités techniques. Ces mêmes syndicats rappellent que c'est l'actuel ministre de tutelle qui, par le passé, et plus précisément en date du 15 juin 1993, s'est opposé à la création du Conseil de déontologie médicale, et ce, à travers une action judiciaire en sa qualité de président de l'UMA (Union médicale algérienne) où il demandait l'annulation des élections du dit conseil. «Le voilà à entreprendre la même action, ce jeudi 7 octobre 2010», font remarquer les «défenseurs» du Conseil de déontologie médicale, comme si cela cachait, ajoute-t-on, «un désir de faire endosser le rôle et les prérogatives du Conseil de l'ordre de déontologie médicale à l'UMA»…