En présence de tous les membres du gouvernement et des hauts responsables de l'Etat, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, procèdera, mardi, à la signature de la loi de finances pour 2009. Cette signature intervient dans un contexte marqué par la persistance de la crise économique mondiale, notamment avec la chute des prix du pétrole, principale source de revenus du pays. Actuellement, le prix du baril de pétrole est situé sous les 37 dollars, qui est le prix de référence maintenu dans la loi de finances de 2009. La chute des prix du baril de pétrole a son effet direct sur les réserves de change du pays qui sont, depuis novembre dernier, à 138 milliards de dollars. Cette situation suscite des craintes, notamment le déficit prévisionnel du budget, qui dépasserait les 20% du PIB selon ladite loi. Ce déficit au niveau du Trésor public est actuellement d'une moyenne de 1200 milliards de dinars par an, selon le ministre des Finances. Cependant, selon certains experts, ce déficit pourrait s'aggraver si les prix du baril se maintenaient à un niveau faible durant les prochains mois. Dans ce cadre, certains observateurs posent la question de savoir si le gouvernement aura à réviser le prix de référence du baril sur lequel est basée la loi des finances 2009 et revoir la stratégie de développement économique avec tous les dépenses qu'elle nécessite. Il faut dire qu'avec des réserves de change d'un montant de 138 milliards de dollars et un Fonds de régulation qui contient 4 500 milliards de dinars actuellement il sera loisible de couvrir les différentes dépenses inscrites dans le cadre du budget d'équipement de la loi des finances de 2009 et également financer le programme d'investissement public, dont certains projets ne sont toujours pas parachevés. Aussi, le Fonds de régulation aura à financer le déficit budgétaire durant deux ans, selon les dernières déclarations du gouverneur de la Banque d'Algérie. A rappeler, dans ce cadre, l'optimisme du Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, qui a assuré dans sa dernière sortie médiatique, à l'occasion de l'adoption du plan d'action du gouvernement par les membres du Conseil de la nation, que l'Algérie tiendra cinq ans, même avec un prix du baril de pétrole à 20 dollars car selon ses calculs l'Algérie aura à ce prix 19 milliards de dollars comme recettes et pourra couvrir ses dépenses. Rappelons aussi que l'Algérie s'apprête à lancer un nouveau programme quinquennal d'une valeur de 100 à 150 milliards de dollars. Il y a lieu de rappeler que la loi de finances pour 2009 est basée sur un baril de pétrole à 37 dollars et une croissance de 4,1% (6,6% hors hydrocarbures), une inflation de 3,5% et enfin des importations à hauteur de 34 milliards de dollars". Les recettes sont estimées à 2 786 milliards de dinars (27,86 milliards d'euros), dont 1 628 milliards DA de fiscalité pétrolière et 1 158 milliards DA de fiscalité ordinaire, cette dernière étant en augmentation de 10% par rapport à l'année 2008. Les dépenses budgétaires se monteront à 5 191 milliards DA (51,91 milliards d'euros), en augmentation de 7% par rapport à 2008. A noter que le texte en question prévoit "un solde budgétaire en déficit nominal de plus de 2.400 milliards DA (20,5% du produit intérieur brut (PIB) et un solde global du Trésor en déficit nominal de plus de 1.600 milliards DA (près de 14% du produit intérieur brut)". Nacera C.