Afin d'améliorer les conditions sociales, essentiellement le travail, le ministre du Travail a fait appel à une expertise française pour réaliser la nomenclature algérienne des métiers et emplois. Le plan d'action pour la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage, mis en œuvre en 2008, a retenu comme axe l'amélioration et la modernisation de la gestion du marché du travail. «La nomenclature constitue l'un des instruments concourant dans ce plan d'action», a soutenu le ministre. C'est dans cette optique qu'un programme exécutif bilatéral portant assistance du projet d'élaboration de la Nomenclature algérienne des métiers et emplois (Name) a été signé, lundi, entre l'Agence nationale de l'emploi (Anem), et l'Agence française pôle emploi. Ce programme a pour objectif de déterminer le champ d'intervention de la partie française qui va apporter son soutien technique et son savoir-faire à l'Anem, et ce, afin de pouvoir élaborer ladite nomenclature algérienne, sur une durée de trois ans. Intervenant sur le sujet, Tayeb Louh a précisé que l'élaboration d'une nomenclature «permettra de se doter d'un référentiel en matière d'offres et de demandes d'emploi favorisant une meilleure régulation du marché du travail». Bien entendu, l'intervention des experts français n'est pas arbitraire. Tayeb Louh affirme que les deux pays, l'Algérie et la France, sont confrontés aux mêmes problèmes liés aux difficultés dans l'accès au travail et surtout dans l'accompagnement des chômeurs diplômés et sans qualification. La seule différence est que la France réactualise son évaluation du taux de chômage, tous les trois mois, et l'Algérie le calcule chaque année. Sachant que le taux de chômage des deux pays est très proche. Le ministre s'est montré confiant quant au résultat de cette action en s'appuyant sur l'expérience française afin de redonner de l'espoir aux jeunes Algériens marginalisés qui ne croient plus en rien, si ce n'est à la violence et à la protesta. Pour sa part, la directrice générale de l'Agence nationale de l'emploi (ANEM), Aziza Chibane, a souligné que la nomenclature doit être innovée pour répondre aux nouveaux besoins du marché. Ceci dit, selon elle, l'ancienne nomenclature conçue dans les années 1970 ne peut plus être adaptée à la réalité du marché du travail. 273.000 emplois ont été créés dans le cadre du DAIP et près de 181.000 dans le système classique, a-t-elle ajouté. Pour sa part, le directeur général de l'Agence française pôle emploi, Christian Charpy, a indiqué : «Nous n'avons pas la capacité de créer des emplois mais nous sommes là pour aider les entreprises à embaucher de jeunes chômeurs et leur faciliter le recrutement, et ce, pour rendre plus fluide le marché du travail en Algérie». De son côté, l'ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, a évoqué les volets de coopération entre les deux pays, particulièrement dans le domaine de la formation et de l'expertise. «Nous avons consacré 5 millions d'euros à la formation professionnelle», a-t-il conclu.