Samedi dernier, le conservatoire municipal Ahmed Wahbi a ouvert ses portes à un duo de musiciennes espagnoles : le duo Rivera qui porte tout simplement le nom des deux jeunes sœurs, Maria Luz et Raquel. L'une au violon et l'autre au piano, elles ont interprété durant une heure et demie des petites pièces (dédiées à leurs instruments) provenant du patrimoine de la musique classique espagnole, notamment de la Galice, leur région d'origine, et de la musique contemporaine. Parmi les compositions interprétées, une bonne partie remonte au XIXème siècle. Elles ont puisé auprès de compositeurs espagnols célèbre, comme Manuel De Falla, mais aussi de moins connus qu'elles ont le mérite de faire découvrir dans leurs concerts à l'étranger où elles se font les touchantes ambassadrices des richesses musicales de leur pays, malheureusement cachées par les éphémères productions du kitch mondialisé. Maria Luz et Raquel Rivera ont, chacune, un brillant cursus d'études et de prestation dans leurs instruments respectifs. Chacune suit son chemin. Mais en 2004, elles ont également joint leurs talents et leur complicité de sœurs pour s'envoler hors d'Espagne et tisser des tournées à l'étranger. Ce fut d'abords la France (Paris, Lyon et Toulouse). Elles ont, par la suite foulé d'autres scènes en Europe et en Amérique Latine. L'une de leurs dernières prestations était au Mexique où elles rendirent un hommage à Isaac Albéniz dont c'était le centième anniversaire. C'est plutôt un public averti, mais pas forcément porté sur cette musique, qui a assisté à ce concert. On pouvait s'attendre à une indifférence ou une froideur du public. Mais au bout de quelques pièces jouées, la partie était gagnée pour le duo de ces deux sœurs qui, outre, ne manquaient ni de charme, ni de charisme. En somme, une soirée hors du temps et, de plus, dédiée aux femmes oranaises, à l'occasion du 8 mars tout proche.