L'association culturelle qui porte le nom du célèbre maestro et musicologue algérien Mohamed Iguerbouchen, originaire du village Aït Ouchen (commune d'Aghribs), organise, depuis hier et cela jusqu'à mercredi prochain, le premier concours instrumental de musique classique dédié à Mohamed Iguerbouchen. C'est une compétition qui regroupera des jeunes musiciens issus de divers conservatoires et écoles spécialisés en la matière. Le jury du concours aura notamment à distinguer et tirer le meilleur soliste, le meilleur duo et le meilleur trio musical. La compétition concernera des joueurs de guitare classique, de piano, de violon et de flûte. Parmi les objectifs visés par l'association, l'institutionnalisation d'un prix au nom du compositeur universel et l'universalisation de celui-ci, en faisant connaître Iguerbouchen à travers ses œuvres, vulgariser et valoriser la musique universelle, appuyer l'ouverture d'un conservatoire à Tizi Ouzou et, enfin, encourager et stimuler les étudiants en musique à contribuer à la promotion de ce patrimoine musical. Trois jours d'activités concurrentielles seront organisés à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou et au village Aït Ouchen où est prévue la visite de la maison natale du musicologue. Les participants au concours doivent avoir un âge limite entre 18 et 27 ans, plus une connaissance de la troisième position obligatoire pour les violons et avoir joué au moins trois années d'un instrument. Le jury sera composé de professeurs de musique classique. Suivant le programme, il est prévu une rencontre sur la musique classique universelle et des conférences sur l'œuvre et la vie d'Igerbouchen, en plus d'une exposition permanente retraçant le parcours de l'artiste. Des concerts sont également attendus avec des orchestres de renommée internationale, des récitals et des interprétations des œuvres d'Iguerbouchen. Né le 19 novembre 1907 à Aït Ouchen, un des grands villages de la commune d'Aghribs, dans la daïra d'Azzefoun, Mohamed Iguerbouchen fut influencé, selon certaines anecdotes, par la musique “champêtre” kabyle. Il confectionna lui-même sa première flûte en bois. En 1919, soit à 12 ans, il fut remarqué à Alger par Fraser Roth, une personne riche et puissante qui sera subjuguée par le talent de l'adolescent. L'accord du père obtenu après proposition du musicien étranger de prendre le jeune Iguerbouchen en Angleterre pour des études de musique, l'enfant sera inscrit au Norton Collège, ensuite à la Royal Academy of Music de Londres où il a reçu l'enseignement du célèbre professeur Livingstone. De 1930 à 1934, il se consacra à la composition d'œuvres symphoniques. Au tout début de sa carrière, il composa la musique du court métrage Dzayer, ce qui le fera distinguer auprès de certains producteurs de l'époque. C'est le début d'une carrière marquée par des créations et des compositions musicales universelles admirées et reconnues au-delà de nos frontières. Iguerbouchen est décédé le 21 août 1966 des suites d'un diabète dans une grande indifférence et une méconnaissance par le grand public des œuvres musicales et de la vie de cet homme dont le parcours reste exceptionnel.