Les avantages accordés à ArcelorMittal Annaba, dans le cadre de l'accord de partenariat signé en 2001, seront maintenus. «Nous allons soutenir cette entreprise importante» a déclaré, ce jeudi à Alger, Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie de la PME et de la Promotion des investissements. «Il n'est pas dans l'intention du gouvernement de nationaliser les activités économiques», a-t-il dit en réponse aux questions des députés de l'APN. ArcelorMittal a respecté au «plus haut point» ses engagements pris dans le cadre de la convention de partenariat signée, en octobre 2001, avec le groupe algérien Sider qui détient 30% des actifs de l'entreprise. C'est le point de vue soutenu par le ministre de l'Industrie de la PME et de la Promotion des investissements, Mohamed Benmeradi. ArcelorMittal a, selon lui, respecté aussi ses engagements en matière d'emplois et d'investissements. L'entreprise veut déployer un nouveau plan d'investissements, pour 2011-2014, de 500 millions d'euros. Le seul engagement non respecté a trait à l'augmentation du volume de production. Mohamed Benmeradi a fait porter le chapeau de cette défaillance à la Sonelgaz et à la SNTF, responsables respectivement des «coupures électriques et des retards dans la livraison de la matière brute». Les travailleurs ont également leur part de responsabilité. Le ministre de l'Industrie a cité, pour étayer son propos, les «fréquents arrêts de travail», dénonçant les grèves déclenchées par le syndicat de l'entreprise. La production du fer est un segment «stratégique» dans l'économie algérienne, a relevé le ministre. Si bien que ArcelorMittal gardera les avantages qu'elle détient, conformément à la convention de partenariat. Il est question, dans ce chapitre, d'exonération touchant les taxes douanières, l'IBS, les charges sociales ainsi que les tarifs préférentiels pour ce qui concerne la consommation de l'énergie. Le ministre de l'Industrie a exclu toute possibilité de faire appliquer la règle des 51/49 à ArcelorMittal. «Cette règle est adoptée dans la LFC 2009 et ne peut être appliquée avec effet rétroactif», a-t-il dit en réponse à la question du député Taazibt Ramdane dont le parti, le PT, revendiquait la nationalisation de cette entreprise qui gérait, depuis 10 ans, le complexe sidérurgique d'El-Hadjar. Mohamed Benmeradi a eu ensuite, dans un échange avec la presse nationale, à faire le point sur le dossier Lafarge resté quelque peu ambigu dans son issue après le dernier passage à Alger de Jean Pierre Raffarin, le facilitateur français dans les relations entre Paris et Alger. Le ministre a, à la fois, confirmé un litige persistant dans le dossier des investissements de Lafarge, le géant français des matériaux de construction, et évoqué des perspectives nouvelles de partenariat. «Lafarge a acquis des actions du groupe Orascom, un petit peu en violation de la réglementation concernant l'octroi des concessions des mines. L'agence nationale des mines a suspendu la concession du groupe Lafarge» a-t-il d'abord rappelé, avant d'enchaîner :«Lafarge est actuellement en partenariat avec le groupe algérien Gica». Les deux parties discutent d'un nouveau projet de partenariat portant sur la fabrication du «béton préparé». Il s'agit dans ce projet, dit-il encore, de «technologie nouvelle qui permet de faire des gains dans le domaine du bâtiment». Le dossier est «en cours de traitement», a précisé le ministre de l'Industrie qui a affirmé, consécutivement à une question sur l'action de son département, que l'option des privatisations n'est plus à l'ordre du jour du gouvernement. «Il n'y a aucune entreprise publique programmée à la privatisation», a encore affirmé Benmeradi à sa sortie de l'hémicycle.