Nous avons des personnalités, beaucoup de personnalités, qui de temps en temps sortent on ne sait d'où pour parler du pouvoir, des partis et de nous. On ne sait pas de quoi elles vivent, ni ce qu'elles font quand elles ne parlent pas. Cela peut n'avoir aucune importance, comme cela peut en avoir une. Cela dépend de ce qu'elles disent et de l'intérêt qu'elles suscitent au sein du peuple. Celles qui occupent le plus les médias sont celles qui étaient au pouvoir et qui en sont sorties, on ne sait comment. Parmi elles, à tout seigneur, tout honneur, il y a une hiérarchie. Selon le niveau de l'engouement qui s'empare de la presse, à n'en point douter, c'est Mouloud Hamrouche qui tient le haut du pavé. Cela nous rappelle que cela fait un peu longtemps qu'on ne l'a pas entendu. Et puis il y a les autres, plus où moins courus ou écoutés. Il faut dire que quand on est une personnalité issue du pouvoir on n'a pas besoin de prouver son intelligence ou sa perspicacité. Parce qu'on a cette aura que confère ce privilège de ne pas avoir été le peuple et de continuer à ne pas l'être. On n'a pas, tout autant, besoin d'avoir un parti. On se suffit à soi-même, on est une institution dans toute sa plénitude. Ordinairement, ces caractéristiques doivent être accompagnées d'une longue carrière, jalonnée de réflexions et d'écrits qui auront traversés la société. Chez nous, rien de tout ça. Comme au bon vieux temps du mouvement national où l'équation était simple à résoudre, l'indépendance, on ne ressent pas le besoin de comprendre ce qu'il y a à faire et comment le faire. On simplifie. Alors que le système a d'abord une expression économique dont le mode de distribution des richesses génère une diversité de vision du changement. En réalité, les « changeurs » voudraient seulement aller dans le sens d'un ravalement de façade à la tunisienne (sans violence), avec ce mépris souverain de ce qui peut bien constituer le rôle des sans voix. Ahmed Halfaoui.