Des experts en prévention routière ont mis en garde mercredi à Alger, en plus de la responsabilité des conducteurs dans les accidents de la route, contre l'utilisation des pièces de rechange contrefaites, le mauvais état des routes et l'absence de signalisation, qui peuvent avoir des conséquences périlleuses. Interrogés par l'APS sur les causes des accidents de la route, des participants à une journée parlementaire sur la prévention routière, ont déploré la pérennité du commerce de pièces de rechanges contrefaites malgré les efforts des pouvoirs publics pour l'endiguer ou au moins le réduire. "Souvent, les consommateurs achètent, sans le savoir, des pièces de rechanges contrefaites chez des commerçants sans conscience, qui ne les informent même pas" que ces pièces de rechange ne sont pas d'origine, ont-ils expliqué. Installer des freins ou des amortisseurs contrefaits, qui peuvent se briser après quelques jours voire quelques heures d'utilisation, peut provoquer la mort du conducteur et d'autres personnes parmi les passagers ou les piétons, ont-ils estimé. A cet effet, le commissaire Mohamed El Azouni, président de l'Association "Tarik Essalama" (route sûre), a indiqué que l'utilisation des pièces de contrefaçon continue de coûter la vie à de nombreux usagers de la route. M. El Azouni a appelé, dans ce contexte, les conducteurs de voitures à "faire très attention" lorsqu'ils s'apprêtent à acheter des pièces automobiles. Il a également appelé les commerçant de la pièce de rechange contrefaite à faire preuve de civisme et d'humanisme et de cesser de causer la mort à des dizaines de personnes quotidiennement. Il a préconisé, toutefois, d'élaborer une loi qui obligerait les conducteurs à faire contrôler leurs véhicules aussi dans des centres techniques public et pas seulement chez des privés. "Dans des pays comme l'Allemagne, les pouvoirs publics ont mis en application une loi qui interdit de contrôler un véhicule seulement dans un centre technique privé et stipule de le faire une fois chez un privé et une autre fois chez un contrôleur technique public", a-t-il ajouté. De son côté, le directeur général du Centre national de la prévention et de la sécurité routière (CNPSR), M. Hachemi Boutabli, a estimé que l'état déplorable de certaines routes et l'absence ou le manque de signalisation routière figurent également parmi les causes directes des accidents de la routes en Algérie. Le phénomène des accidents de la route, qui a causé la mort de 4607 personnes en 2009 et 3.541 autres en 2010, n'incombe pas seulement à la mauvaise formation des conducteurs ou à leur irresponsabilité, mais aussi à la qualité des routes, qui laissent souvent à désirer même à l'intérieur des villes et l'absence de signalisation ou leur mauvais emplacement, selon ces experts.