“La pièce détachée de contrefaçon est, selon des experts, responsable d'au moins 25% des accidents de la circulation”, a affirmé M. Djillani Sbouaâ, directeur du commerce Les agents de la Direction du commerce ont lancé une campagne de lutte contre la vente de la pièce détachée contrefaite à travers toute la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. En plus des marchés et souks, pas moins de 591 commerces de pièces détachées vont être recensés, vérifiés, inspectés et informés sur cette opération. Selon un inspecteur de la DCP, les pièces de rechange automobiles sont en tête des produits contrefaits commercialisés sur le marché algérien, après les produits cosmétiques. Ce phénomène de la contrefaçon des pièces de rechange automobiles a trouvé, en Algérie, un environnement propice à son développement. Les causes sont simples : un outil juridique pas assez restrictif et des consommateurs affectés par un pouvoir d'achat très bas. À cela s'ajoute la forte demande sur la pièce de rechange dans un pays où le parc roulant est vieillissant. Qui importe ? D'où importe-t-on ? Ces produits sont-ils conformes aux exigences de sécurité ? Les pratiques commerciales sont-elles transparentes ? Des questions qui ne cessent d'êtres posées par les citoyens, les automobilistes notamment. D'Asie, et plus particulièrement de Chine, Taïwan ou Corée, et du bassin méditerranéen avec la Turquie, et à un degré moindre l'Italie, la pièce de rechange est commandée à l'étranger avant son introduction “frauduleuse” au pays. Ensuite, la chaîne classique du circuit de distribution se met en branle pour approvisionner le marché illégal de la pièce automobile. Des pistons aux cylindrées en passant par les roulements, les pompes d'embrayage et de freins, le liquide de freins, les bougies d'allumage… des grandes marques, et la liste est longue, sont sujets à imitation. À l'intérieur d'un emballage presque similaire, tous ces produits, généralement de précision, peuvent causer des dégâts importants. Le bilan des accidents de la circulation est, en effet, en constante augmentation. “Cette opération permet d'abord de lutter plus efficacement contre la contrebande de la pièce détachée, mais surtout d'interdire l'entrée sur le marché algérien de pièces de rechange de mauvaise qualité, douteuses quant à leur origine et responsables, selon des experts, d'au moins 25% des accidents de la route”, a souligné M. Djillani Sbouaâ, directeur du commerce de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, en marge du lancement, hier, de la campagne de lutte contre la pièce détachée contrefaite. Selon lui, une action concrète s'impose. Elle doit consister à sensibiliser les acteurs, à protéger les consommateurs et surtout par la répression des contrefacteurs. Il a convié les consommateurs à la surveillance des marques pour ne pas être victimes des produits contrefaits. “L'heure n'est plus à l'amusement, mais à la lutte contre ce fléau quand on sait que notre marché national est rempli de ces produits contrefaits. Etant uniquement des consommateurs (plus de 99% des pièces de rechange commercialisées en Algérie sont importées), une prise de conscience s'avère nécessaire pour lutter contre ce phénomène qui menace la vie des personnes”, a-t-il ajouté.