Pas moins de 20.433 réfugiés mauritaniens au Sénégal ont retrouvé leur pays d'origine depuis le début, en janvier 2008, des rapatriements volontaires dont la clôture a été annoncée au 31 décembre 2010, alors que la coordination des réfugies mauritaniens au Sénégal (CRMS) a contesté dimanche l'arrêt de cette opération. "La mise en œuvre de ce dispositif a permis le rapatriement, l'accueil, et l'insertion de 20.433 personnes totalisant 4984 familles installées dans 118 sites librement choisis par les rapatriés", a indiqué récemment le ministère mauritanien de l'intérieur dans un communiqué. Prévue à l'origine pour accueillir un potentiel de rapatriés de 12.000 personnes et pour prendre fin le 31 décembre 2008, cette opération de rapatriement volontaire a été une première fois prorogée jusqu'au 31 décembre 2009, a rappelé la même source. Le texte reproduit par des médias reçus à Dakar a ajouté qu'"une nouvelle stratégie de rapatriement volontaire assistée a été adoptée. En raisons de contraintes de calendrier, ayant retardé les opérations de rapatriement assisté prévu, un nouveau report fixant au 31 décembre 2010 la date butoir de l'opération de rapatriement a été décidé. Toutes ces décisions ont été prises d'un commun accord entre les parties". Réagissant à cette annonce, le porte-parole du CRMS, Mamadou Wane, s'est élevé contre la décision du ministre mauritanien de l'Intérieur relative à l'arrêt du rapatriement des réfugiés, estimant que cette mesure est "contraire aux accords tripartites". Il est à souligner que les rapatriements ont eu lieu conformément à l'accord tripartite signé en 2007 à Nouakchott entre le Sénégal, le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) et la Mauritanie. Interrogé par l'agence de presse sénégalaise, M. Wane a déclaré que "cette décision d'arrêter le rapatriement est contraire aux accords tripartites entre le HCR, la Mauritanie et le Sénégal. Par conséquent, c'est une décision unilatérale". M. Wane a ajouté que cette décision traduit "une volonté de ne pas rétablir les réfugiés dans leurs droits". Il est à rappeler que ces réfugiés de la Mauritanie étaient venus au Sénégal durant la période 1989 et 1991 suite à un différend intercommunautaire, né d'un conflit entre éleveurs mauritaniens et paysans sénégalais. Outre le Sénégal, près de 10 500 mauritaniens fuyant le conflit s'étaient également réfugiés dans l'Ouest du Mali, alors que le Sénégal recevait, selon des chiffres concordants, 29 000 personnes. Par ailleurs, le directeur général de l'Agence nationale mauritanienne d'accueil et d'insertion des réfugiés (ANAIR), Madine Bâ, avait affirmé que "tous ceux qui souhaitent rentrer dans leur pays le feront", rappelant que le rapatriement est volontaire et que s'il existe des gens qui n'ont pas été pris en compte, "la Mauritanie est disposée à les recevoir, pourvu qu'ils respectent toutes les procédures mises en place en collaboration avec le HCR et les pays d'accueil".