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Une nouvelle trajectoire de l'économie algérienne fortement dépendante des fluctuations du cours des hydrocarbures Face aux nouvelles mutations économiques et énergétiques :
Les dernières données, tant par les organes officiels ONS qu'internationaux montrent une forte dépendance de l'économie algérienne face aux fluctuations du prix des hydrocarbures au niveau mondial, procurant avec les dérivées inclus dans la rubrique hors hydrocarbures 97/98% de ses recettes en devises, plus de 60% provenant d'Europe, et qu'en sera t-il si demain, les décisions du président Trump se concrétisent, allant vers un baril entre 50/60 dollars pouvant augmenter le déficit budgétaire de plus de 30/40% avec l'accélération du processus inflationniste ? Afin d'éviter de fausses interprétations, l'ensemble des données statistiques de cette présente contribution sont celles soit des autorités algériennes ou des institutions internationales. L'Algérie en ces moments de grands bouleversements géostratégiques à ses frontières, pour le redressement national, n'a pas besoin ni de sinistrose, ayant de fortes potentialités, ni de louanges contraire à la réalité mais d'un discours de vérité. Selon les nouvelles prévisions du FMI dans son rapport de janvier 2025, la croissance économique de l'Algérie devrait se situer 3,4%, selon la Banque mondiale, contre 4,5% prévue par le gouvernement après s'être établie à 3,6% en 2022, 4,1% en 2023 et à 3,1% en 2024, où selon ce rapport, bien qu'en dessus de la moyenne mondiale évaluée à 2,7%, je le cite : « assez faible», qui ne suffira pas à favoriser un développement économique durable en plus de nouveaux obstacles, incertitude politique accrue, des «changements défavorables de politique commerciale, des «tensions géopolitiques», «une inflation persistante», le changement climatique et des «catastrophes naturelles». Pour le gouvernement algérien le PIB s'est situé à 266,78 milliards de dollars en 2024, de 278,71 en 2005, 300,71 en 2026, et 308,13 milliards de dollars en 2024, alors que certaines projections internationales prévoient seulement 256,49 milliards de dollars en 2025 et 262,90 milliards de dollars en 2026. Le niveau du PIB est non proportionnel aux importantes dépenses, les importations de biens et services en devises entre 2000/2024 ayant été de plus de 1100 milliards de dollars, sans compter les dépenses en dinars est liée à la faiblesse de la production et de la productivité interne, l'économie algérienne étant essentiellement dépendante des hydrocarbures brut et semi brut. En rappelant que le document le plus significatif n'est pas la balance commerciale, mais la balance des paiements, incluant les mouvements des services et des capitaux, (l'Algérie ayant importé entre 5/6 milliards de dollars de services entre 2021/2024 contre 10 vers les années 208/2010), selon les données de l'ONS du 20 janvier 2025, organe officiel algérien au cours du 22/01/2025, de 135 dinars un dollar, les exportations de biens ont été de 36,74 milliards de dollars durant les 9 premiers mois de 2024, contre 41,37 milliards de dollars en 2023 donnant en tendance 48,98 milliards de dollars fin 2024 contre 55 milliards de dollars en 2023 en incluant le montant hors hydrocarbures. Les importations sont passées de de 31,76 milliards de dollars en 2023 à 34,28 milliards de dollars durant les neuf premiers mois de 2024, ce qui donnerait fin 2024 environ 42,34 milliards de dollars, ce qui s'est traduit par une baisse de l'excédent commercial, le taux de couverture des importations de marchandises par les exportations de marchandises étant passée de 130,2% durant la même période de 2023 à 107,2%, l'explication essentielle étant la baisse des recettes des hydrocarbures. Ainsi, le cadre macro-financier stabilisé selon le FMI et la Banque mondiale est actuellement fonction essentiellement des recettes des hydrocarbures qui sont passées de 60 milliards de dollars, en 2022, à 50 en 2023 et devrait se situer entre 44/45 milliards de dollars en 2024, avec une moyenne de cours d' environ 75 dollars le baril contre plus de 80 dollars courant 2023. Les réserves de change ont clôturé -hors or – à 173 tonnes, à près de 70 milliards de dollars fin 2023, la dette extérieure relativement faible, 1,6% du PIB mais la dette publique brute intérieure qui a été de 55% du PIB en 2023, devrait se situer à 50,39% du PIB en 2025 et 53,92% en 2026, alors que pour le gouvernement, elle est de 49,61% du PIB en 2024, donc maîtrisable par rapport à de nombreux pays où cette dette approche les 100%. Les exportations hors hydrocarbures sont marginales étant passées, selon le bulletin statistique trimestriel du premier trimestre 2024 établi par la Banque d'Algérie de 5,98 milliards de dollars en 2022 (les statistiques douanières donnent un autre montant, 6,9 milliards de dollars),en 2023, à 5,06 milliards de dollars et pour le premier 2024, le montant des exportations hors pétrole et gaz de l'Algérie était de seulement 1,06 milliard de dollars contre 1,33 milliards de dollars durant la même période de 2023, ce qui donnerait en tendance pour l'année 2024, 4,24 milliards de dollars dont pour ces trois années 2022/2024 plus de 67% étant des dérivées d'hydrocarbures. C'est que l'économie algérienne est caractérisée par une désindustrialisation, alors que ce secteur est un des facteurs déterminant de la croissance de l'économie nationale. La part de l'industrie dans le PIB hors hydrocarbures (source officielle APS) est sur une courbe décroissante entre 1965/2023, 1965/1977, près de 13% du PIB, 11% entre 1985/1999 et 6,6% en 2000/2005 et selon le ministère de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, le secteur industriel national en Algérie contribue fin 2023 à 4,1% du PIB (source APS 12 mai 2024). Entreprises publiques et privées ne dépassent pas 15% en 2023 de taux d'intégration, donc dépendantes des importations via la rente des hydrocarbures à plus de 85% pour leur fonctionnement, au manque de maturation des projets faute de planification stratégique avec des surfacturations des projets en dinars et devises, aux malfaçons, surtout dans le BTPH. Selon le Premier ministère, l'assainissement des entreprises publiques ont coûté au Trésor public, environ 250 milliards de dollars, durant les trente dernières années à fin 2020, et qui ont continué entre 2021/2024, dont plus de 90% sont revenues à la case de départ et plus de 65 milliards de dollars de réévaluation, les dix dernières années à fin 2020. Qu'en est-il de la période 2021/2024 ? Cette situation a cinq impacts sur les équilibres macro-économiques et macro sociaux : sur le niveau du déficit budgétaire, la cotation officielle du dinar liée à près de 70% sur les recettes d'hydrocarbures ; sur le marché noir de devises , sur le processus inflationniste et le taux de chômage , donc sur pouvoir d'achat des algériens ? Pour le premier cas, l'accroissement du déficit budgétaire, c'est une loi universelle valable pour tous les pays, contribue à accélérer le processus inflationniste. Pour la loi de 2024, le budget de l'Etat avait prévu toujours au cours de 135 dinars un dollar des dépenses de 113,15 milliards de dollars et des recettes de 67,44 milliards de dollars, soit un déficit budgétaire d'environ 45,71 milliards de dollars. La loi de finances prévisionnelle 2025, les dépenses budgétaires prévues pour 2025 s'élèvent 127,40 milliards de dollars, une hausse de 9,9 % par rapport à 2024, les recettes budgétaires de 63,13 milliards de dollars, donnant un déficit budgétaire de 64,27 milliards de dollars. Abderrahmane Mebtoul, Professeur des universités, Expert international