Plus d'une cinquantaine de personnes ont été tuées et plusieurs dizaines d'autres blessées dans deux attentats à la voiture piégée jeudi dans le sud de l'Irak, portant à plus d'une centaine le nombre de morts en trois jours de violences dans ce pays. "Au moins 45 personnes, dont des femmes et des enfants, ont péri et 150 autres ont été blessées" dans les deux attentats de Kebala, a déclaré le chef du conseil provincial, Mohamed Hamid Al-Moussawi. "Mais le bilan est sans doute plus élevé, car nous avons reçu des morceaux de corps humains que nous n'avons pas encore pu identifier", a-t-il ajouté. Il a précisé à la presse qu'une vingtaine de morts ont été dénombrés suite au premier attentat, alors que 25 autres ont été tuées dans la seconde attaque. Plus tôt dans la journée, cinq autres personnes, dont une journaliste, ont été également tuées et plusieurs autres blessées dans un attentat à l'explosif perpétré devant l'entrée principale du siège de la police de la province de Diyala, situé dans le centre de Baaqouba, près d'une base des forces de sécurité. Cette attaque a coûté la vie à Wichdan Assad al-Joubouri, qui travaille pour le journal Iraq al-Moustaqal ("L'Irak indépendant") ainsi qu'à deux policiers, a indiqué un médecin de l'hôpital de Baaqouba, Ahmed Alouane. Trente personnes, dont sept policiers, ont également été blessées dans cette attaque dont le bilan a été confirmé par un responsable du ministère irakien de l'Intérieur. Une personne a été également tuée et neuf autres blessées par l'explosion d'une bombe artisanale près d'un marché d'Al-Rachid, dans la banlieue sud de Baghdad, a indiqué un responsable du ministère de l'Intérieur. A Kanaan, au sud-est de Baaqouba, une autre bombe a également tué une personne et en a blessé trois autres, selon une source médicale. Après avoir connu une période d'accalmie ces derniers mois marqués par la mise en place d'un gouvernement d'union nationale, l'Irak a renoué ces trois derniers jours avec les attaques et les attentats, ciblant notamment les civils et les forces de sécurité. Mercredi, un attentat à l'ambulance piégée contre une base des services de sécurité à Baâqouba, au nord-est de la capitale, a fait au moins 13 morts. Un responsable militaire irakien a affirmé que cette ambulance qui était bourrée d'explosifs s'est précipitée contre l'entrée principale de la base utilisée par un service chargé de la protection des bâtiments officiels dans le centre de Baâqouba. Mardi, soixante personnes ont été tuées et plus d'une centaine d'autres blessées dans l'attentat à l'explosif contre un centre de recrutement de la police irakienne à Tikrit, dans le nord de Baghdad. Selon les autorités, l'attentat a été perpétré par un homme qui a actionné sa charge explosive au milieu de recrues rassemblées à proximité du premier point de contrôle menant au centre de recrutement de la police dans le centre de Tikrit, à 160 km au nord de la capitale irakienne. Cette série de violences a été dénoncée par le Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki, qui a souligné qu'"une fois encore, les terroristes ont utilisé leur tactique habituelle, tuer des innocents et viser de jeunes hommes courageux qui voulaient servir leur pays et le défendre". "La répétition de ce crime haineux dans le même style (que l'attaque d'août) confirme que quelque chose ne va pas (dans les méthodes utilisées pour) identifier les responsables", a fait savoir M. al-Maliki, ajoutant: "Nous suivrons l'affaire attentivement, jusqu'à ce que nous trouvions les responsables". Plusieurs pays ont également condamné ces attentats, lesquels estiment les analystes, visent à déstabiliser le pays après la formation du gouvernement à la suite de plusieurs mois de tractations entre les différentes politiques formations irakiennes.