Condamnant l'offensive du groupe terroriste M23 et de ses alliés des troupes militaires rwandaises contre la République démocratique du Congo qui se poursuit depuis le 5 février dernier, l'Union européenne a convoqué vendredi passé l'ambassadeur du Rwanda auprès de l'UE pour protester contre cette agression. En effet, l'Union européenne a condamné fermement cette offensive orchestrée par le gouvernement du Rwanda, tout en l'appelant à retirer immédiatement toutes ses troupes du territoire de la République démocratique du Congo et cesser de soutenir le groupe terroriste du M23 ainsi que tout autre groupe armé, c'est ce qu'a rapporté, vendredi passé, un communiqué de l'UE. «Nous exhortons le Rwanda et toutes les parties au conflit à cesser immédiatement les hostilités et à revenir au dialogue. L'UE soutient pleinement les efforts pour parvenir à une résolution pacifique du conflit», a expliqué le communiqué de l'UE. L'annonce de l'Union européenne intervient au lendemain de la convocation par l'Allemagne de l'ambassadeur rwandais à Berlin pour les mêmes motifs. Les Etats-Unis avaient par ailleurs annoncé, il y'a trois jours, des sanctions financières contre un haut responsable rwandais, l'ancien ministre d'Etat James Kabarebe, accusé d'« orchestrer le soutien des troupes rwandaises au M23 ». L'Union africaine (UA) avait, également, condamné vivement l'offensive du M23 soutenu par le Rwanda contre la République démocratique du Congo (RDC). Aussi, la Belgique mène une initiative pour des sanctions qui pourraient cibler des responsables rwandais, le blocage d'un accord préliminaire sur les minéraux ou encore la suspension de l'aide au développement et du soutien aux casques bleus rwandais au Mozambique. Ces combats ont fait des milliers de morts selon l'ONU et font craindre une répétition de ce que l'on a appelé la deuxième guerre du Congo (1998-2003) qui a duré jusqu'en 2003, impliquant de nombreux pays africains et entraînant des millions de morts par la violence, les maladies et la famine. Kinshasa accuse Kigali de vouloir contrôler l'exploitation et le commerce de minerais – dont le sous-sol de l'est de la RDC est riche en ressources minières utilisées notamment dans les batteries et les équipements électroniques. En face, le Rwanda dément, et affirme que sa sécurité est menacée par certains groupes armés présents dans la région, notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda.