Le Premier ministre tunisien, Mohammed Ghannouchi, s'est engagé à quitter la politique après la période de transition qui s'achèvera avec des élections démocratiques, dans une interview télévisée diffusée vendredi soir. Il a annoncé que "toutes les lois antidémocratiques seraient abrogées" pendant la transition, parlant des lois électorale et antiterroriste ainsi que du code de la presse, dans cet entretien accordé au siège du gouvernement à deux journalistes tunisiens indépendants et enregistré jeudi soir. Il s'est engagé devant les Tunisiens à ne pas toucher au statut de la femme, qui interdit la polygamie, ainsi que sur la gratuité de l'enseignement et l'accès à la santé. Sous le régime de Ben Ali, "j'avais peur, comme tous les Tunisiens", a affirmé l'ancien chef de gouvernement du président déchu, qui a fui le pays il y a une semaine jour pour jour, sous la pression d'une révolte populaire sans précédent.