Des images de très nombreux bijoux, montres et cartes bancaires internationales saisis lors de ces arrestations, ainsi que des stylos permettant de tirer des balles réelles, ont été diffusées par la télévision tunisienne qui n'a toutefois pas précisé les circonstances des arrestations, ni les noms des 33 membres du clan Ben Ali interpellés. C'est ce qu'a annoncé aujourd'hui une source officielle qui n'a pas voulu être identifiée. L'Agence tunisienne de presse (TAP) a également annoncé que les ministres RCD avaient «démissionné de leurs responsabilités au sein du parti», comme l'avaient fait, mardi dernier, le président par intérim, Foued Mebazaa, et le Premier ministre du gouvernement de transition, Mohammed Ghannouchi. Cette série de décisions arrive au lendemain de la promesse faite, hier, par le président de transition, Foued Mebazaa, qui s'est engagé à «une rupture totale avec le passé, alors que des milliers de Tunisiens ont de nouveau exigé le retrait des figures de l'ancien régime du gouvernement provisoire, affaibli par le départ d'un parti d'opposition». Quatre ministres, trois syndicalistes et le président du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL) ont auparavant démissionné du gouvernement d'union nationale, formé lundi dernier, en raison de la présence de caciques du parti du président déchu Zine El-Abidine Ben Ali aux postes clés du gouvernement. «Je m'engage à ce que le gouvernement de transition conduise une rupture totale avec le passé», a déclaré, hier soir, M. Mebazaa à la télévision d'Etat. Il s'agissait de sa première intervention publique depuis qu'il assure l'intérim de la présidence. Le président s'est engagé à «satisfaire toutes les aspirations légitimes du soulèvement pour que se réalise cette révolution de la liberté et de la dignité». Il a notamment promis une prochaine «amnistie générale», la «liberté totale d'information», «l'indépendance de la justice» et «la séparation entre l'Etat et le parti», en référence au Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) de Ben Ali, symbole de corruption et de répression, dont des manifestants exigent chaque jour depuis vendredi le bannissement de la vie politique. La mainmise de membres du RCD sur les postes-clés du gouvernement (Intérieur, Défense, Affaires étrangères, Finances, notamment) avait provoqué la démission, mardi dernier, des trois ministres issus de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), puis celle hier d'un chef de l'opposition. «Il nous est impossible de participer à un gouvernement qui intègre des symboles de l'ancien régime», a répété hier le secrétaire général de la Centrale, Abdessalem Jrad. Le nouveau ministre tunisien du Développement rural s'est, de son côté, engagé hier à démissionner si des «élections libres et justes» n'étaient pas organisées dans les prochains mois.